Les coordinateurs des comités du croissant rouge algérien (CRA), chargés des dossiers de recherches et de rétablissement des liens familiaux au niveau de 10 wilayas de l'ouest du pays, ont été réunis hier au niveau du complexe touristique des Andalouses. Cette rencontre régionale, organisée par le CRA et le CICR, en présence à Oran de deux déléguées du comité international, a eu pour objectif de faire connaître les coordinateurs de wilayas nouvellement formés et de prendre en considération leur besoins pour mener à bien l'opération de rétablissement des liens familiaux (RLF). Selon Bendressi Faiza, chargée du programme RLF au CRA, l'objectif de cette action vise, en cas de conflits, catastrophes naturelles ou autres, à effectuer des recherches sur les personnes disparues et de rétablir les liens familiaux par la mobilisation d'un réseau mondial. Outre ce cas de figure, l'on cite l'immigration clandestine, particulièrement à l'Ouest du pays où des jeunes subsahariens tentent l'aventure à partir de la mer sans se soucier des risques. Avancées significatives Notre interlocutrice indiquera que « Les opérations de recherches nécessitent du temps et des moyens. Les zones de recherches s'étendent vers la France, l'Espagne et l'Allemagne. » Pour la France ou l'Allemagne, indiquera-t-elle, il s'agit essentiellement de parents perdus lors de la seconde guerre mondiale (1939-1945) ou durant la guerre de libération nationale (1954-1962). Pour l'Espagne, il s'agit particulièrement de jeunes harraga. Le CRA et le CICR, activant sous l'égide de leur fédération internationale, peuvent intervenir légalement dans m'importe quel pays pour avoir des nouvelles sur les disparus ou d'autres, emprisonnés, a-t-elle précisé. Pour leur part, les deux déléguées du CICR ont mis l'accent sur le rôle et l'action du service de rétablissement et du maintien du lien familial, surtout après la décennie noire qu'a connue l'Algérie. Ce service, opérationnel depuis 2003, avec un début timide en 1998, commence à avoir de l'envergure et à donner des résultats. Selon Brigitta Kunz, chargée de la coopération entre le CICR et le CRA, « les capacités d'intervention du CRA vont se renforcer au cours de cette année par des actions de formation des formateurs dans plusieurs domaines, notamment la diffusion de l'information, le secourisme et la prise en charge des femmes victimes de violences. » Sur ce plan, l'oratrice a indiqué qu'un projet pilote de formation des psychologues pour la prise en charge et la réinsertion des victimes, sera lancé en septembre prochain. Elizabeth Knecht, l'autre déléguée de la CICR, a, pour sa part, évoqué le projet de l'organisme qu'elle représente pour développer les capacités d'intervention des services de recherches et le renforcement du réseau d'échange de nouvelles. Elle a tenu à rappeler que dans le cadre des visites des établissements pénitentiaires, elle s'est déclarée convaincue des efforts réalisés par le gouvernement algérien au titre de la réforme du système judiciaire, notamment en matière d'amélioration des conditions de détention des prisonniers.