Les fonctionnaires grévistes, qui sont quelque 10 000 au sein de la SNTF, revendiquent une plus large rétroactivité de leurs augmentations salariales. La Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) renoue avec la paralysie. Les usagers des trains de banlieue ont ainsi eu, hier, la désagréable surprise de constater l'absence de leur moyen de transport quotidien et la fermeture de plusieurs gares. Une grève surprise a été enclenchée dans la matinée d'hier par le personnel d'accompagnement et celui de gare dans toutes les stations de la région d'Alger. Ce débrayage a paralysé, une nouvelle fois, le trafic ferroviaire dans toute la banlieue est et ouest d'Alger, ainsi que les dessertes vers les autres régions du pays. Comme souvent ces dernières années au sein de la SNTF, aucun préavis de grève n'a précédé ce mouvement de contestation «spontané», prenant les usagers au dépourvu. De même, aucun service minimum n'a été assuré. Les fonctionnaires grévistes, en charge des gares, de l'aiguillage ou encore de la sécurité, et qui sont quelque 10 000 au sein de la SNTF, revendiquent une plus large rétroactivité de leurs augmentations salariales. Des rappels trop lourds pour la sntf Lors de l'application de la nouvelle grille des salaires de l'entreprise, il leur a été versé un rappel de 6 mois, depuis novembre 2012, tandis que les contestataires exigent le versement de 36 mois d'arriérés, pour arriver ainsi à un total de 42 mois de rétroactivité, conformément à la date 2009, prise comme référence par les grévistes. Ce qui est tout bonnement irréalisable dans l'immédiat, déplore la SNTF. «L'entreprise n'a pas les liquidités suffisantes afin de satisfaire à cette demande», affirme Yacine Bendjaballah, directeur général de la SNTF. «Nous avons effectué des simulations, et l'incidence de ces rappels est très importante. Elle s'avérera trop lourde pour la SNTF», poursuit-il. Mais le responsable ne désespérait pas, à la mi-journée d'hier, d'un retour à la normale. «Nous nous sommes réunis avec les représentants des grévistes ce matin (hier matin, ndlr) et leur avons exposé la situation. Ils devaient en faire part à leur base et revenir à la table des négociations», explique M. Bendjaballah. La direction de la SNTF a posé comme préalable à ces discussions une reprise immédiate du travail, en contrepartie de la promesse de l'ouverture de négociations «sérieuses» autour de l'étude de la prise en charge de cette revendication. Les négociations se poursuivaient toujours au cours de l'après-midi d'hier, sans issue claire. La SNTF vit au rythme de fréquents mouvements de contestation, la plupart imprévus, pénalisant les milliers d'usagers quotidiens de ce moyen de transport. Le réseau ferroviaire de banlieue a d'ailleurs connu une importante hausse du nombre d'usagers entre Alger, Boumerdès et Blida, dépassant les 3 millions de voyageurs depuis janvier 2014.