Pour se désaltérer, avant même que les grandes chaleurs de l'été ne s'installent, c'est déjà le branle-bas de combat avec des jerricans et des brouettes autour des sources naturelles et des puits. Des habitants de nombreux villages, dans la commune de Fréha, à 30 km au nord-est de Tizi Ouzou sont restés sans eau potable depuis près de 40 jours. Il s'agit notamment de Aït Bouali, Ajarrar, Tala Tegana, Azrou, Timerzouga, Iguer Bouirane, Icheraouene, dont la population globale se compte en milliers d'habitants. Devant le ras-le-bol de ces pénuries d'eau potable, «qui se reproduisent chaque année et dont nous souffrons depuis déjà plus d'une dizaine d'années, nous avons décidé aujourd'hui (lundi 24 mars, ndlr), de fermer le siège de la mairie, car nous estimons que c'est le seul moyen de nous faire entendre», avoue un des membres du comité du village Aït Bouali, expliquant que leurs doléances ne sont écoutées que sous la pression. Aussi, pour se désaltérer, avant même que les grandes chaleurs de l'été ne s'installent, c'est déjà, dans ces villages, le branle-bas de combat avec des jerricans et des brouettes autour des sources naturelles et des puits de particuliers existants pour s'approvisionner en cette denrée vitale. «Ni approvisionnement par citernes, ni rien du tout pour la population !», clament des villageois qui ajoutent que «seuls les établissements scolaires sont approvisionnés de cette manière, et seulement lorsque les services concernés sont harcelés en permanence par nos doléances». «Les prétextes qu'on nous avance sont souvent les cassures de la conduite provoquées par les crues de rivières, après les dernières pluies notamment, ou de pannes de pompes de refoulement placées au niveau de puits dans l'oued Sebaou, en contrebas de la région, et alimentés à partir du barrage de Taksebt, ou encore de ruptures du courant électrique de fonctionnement des moteurs de pompage», nous ont fait savoir les mêmes villageois. L'action de ce lundi a été décidée d'abord pour attirer l'attention des autorités compétentes sur ce problème qui perdure depuis des années, ensuite pour prévenir que d'autres actions de protestations d'envergure vont être prises par les comités de villages dans le cas où l'on persiste par une sourde oreille à notre égard. Selon des villageois, les services de l'Algérienne des eaux (ADE) refuseraient de gérer les conduites réalisées par l'Hydraulique pour les villages de cette zone, mais sans normes appropriées pour une aussi importante population. Pour rappel, les autorités locales ont reçu aussitôt les représentants des comités de ces villages qu'elles ont convaincus que leurs problèmes d'AEP trouveront une solution sous peu.