Une cinquantaine de citoyens résidant à la cité El Korti, dans le quartier de Belghenem, en direction de Dhaïa Ben Dahoua, ont observé, dimanche, un sit-in pacifique devant les grilles de la wilaya de Ghardaïa. «Nous sommes constamment menacés dans notre intégrité physique. Nos enfants sont traumatisés, ils ne veulent plus sortir jouer dehors, de peur d'être agressés», grogne un vieil homme qui dit avoir été lui-même agressé en passant par Châabet Telli avec sa vieille Marutti. «On veut nous enfermer comme dans une enclave et nous affamer. Personne ne peut ni sortir ni entrer sans être la cible de jets de pierres. Dans ces conditions, aucun approvisionnement des magasins du quartier n'est possible et il nous est presque plus permis de sortir de chez nous ni pour aller travailler, ni pour aller nous approvisionner en ville.» Un journaliste de la radio de la Ghardaïa habitant la même cité nous dira : «Je n'ai pu supporter la pression et les menaces sur moi et ma petite famille. J'ai abandonné ma maison et, contraint par le danger permanent, j'ai loué à Dhaïa Ben Dahoua où j'ai abrité ma femme et mon enfant.» Un jeune dans tous ses états dénonce «l'incapacité des forces de l'ordre à imposer la sécurité dans cette cité qui est devenue un véritable coupe-gorge. Beaucoup de personnes sont parties pour des lieux plus cléments», ajoutant : «La voiture de mon voisin, une Daewoo Cielo, a été incendiée au bas de notre immeuble au petit matin, samedi passé.» Pourtant, des cars de police des forces antiémeutes sont stationnés en permanence à l'entrée de Châabet Telli et celle d'Ighouza : «Ils ne bougent jamais de leur place, ce sont des forces statiques sans aucune efficacité. A quoi servent-ils s'ils sont incapables de repousser nos agresseurs et surtout sécuriser les deux tronçons qui nous permettent d'entrer et de sortir de chez nous, qui sont les quelques centaines de mètres entre la cité El Korti et Chàâabet Telli par le nord et Ighouza par le sud en venant de Daïa Ben Dahoua ?», tempête Mustapha, un cadre à la SNS de Ghardaïa. «Nous avons informé les responsables au niveau de la sûreté de wilaya sur nos conditions de vie épouvantables, mais ils n'ont pas bougé le petit doigt. Ils nous ont complètement abandonnés entre les mains de nos agresseurs», fulmine El Hadi, qui ajoute : «Aujourd'hui, nous avons été reçus par le chef de cabinet de la wilaya de Ghardaïa qui nous a promis de prendre les choses en main. D'ailleurs, il a téléphoné devant nous au chef de sûreté de wilaya auquel il a demandé de nous recevoir pour régler ce problème et nous y allons de ce pas», ajoutant : «Si le problème n'est pas pris en considération et si des mesures draconiennes ne sont pas prises pour desserrer l'étau qui nous enserre dans notre cité, nous sommes prêts à ramener nos familles avec femmes et enfants et venir camper devant les grilles de la wilaya, et ce, jusqu'à ce que les responsables, jusqu'ici autistes et sourds à nos problèmes, daignent enfin comprendre notre détresse et venir à notre secours.» Les autorités qui ont la responsabilité de la protection des biens et des personnes sont interpellées pour assumer leurs responsabilités devant les citoyens.