Mais il n'y a pas que des points négatifs l Le bilan aurait été plus médiocre, si le rendement de l'huile par quintal n'avait pas connu une hausse. La production oléicole dans la wilaya de Béjaïa a connu une chute libre durant la campagne 2013-2014. Alors que les récoltes ont atteint 16,9 millions de litres la campagne précédente, cette année, elles ne sont que de 12,3 millions, apprend-on auprès de la Direction des services agricoles (DSA) de Béjaïa. C'est un coup dur pour l'économie locale, en particulier pour les ménages dont les revenus dépendant de cette principale activité agricole de la wilaya. Cependant, cette dégringolade n'a rien à voir avec les baisses tendancielles propres à la culture de l'olive. Cette année, les vergers ont été envahis et sérieusement affectés par la mouche de l'olive, un insecte à fort potentiel de nuisance qui se développe dans l'écorce de l'olivier et qui se nourrit de la pulpe de l'olive, a-t-on fait savoir. Connue sous son nom scientifique Bactrocera oleae, l'insecte est décrit comme «le ravageur le plus préoccupant pour les oléiculteurs», lit-on sur un dépliant de la Direction des services agricoles. La bestiole cause des dégâts quantitatifs et qualitatifs à la fois. En plus de décimer des récoltes entières, elle altère la qualité de l'huile en augmentant le taux d'acidité à cause des déjections de la larve pondue par la femelle dans la chair de l'olive. Et le pire est que son potentiel de nuisance augmente en l'absence de moyens de lutte afin de ralentir sa prolifération. Selon M. Meklat, agronome chargé de l'oléiculture au sein de la DSA, «les prochaines récoltes risquent d'être compromises si on reste les bras croisés». «Il faut que l'Etat mette plus de moyens à même de stopper et minimiser les dégâts» préconise le spécialiste. Il informe que l'insecte est repéré dans la quasi-totalité du parc oléicole de la wilaya (plus de 52000 ha) et que les communes de Sidi Aich, Akfadou et Takerietz sont les plus touchées. Les moyens de lutte existent et le plus efficace reste le traitement préventif chimique, informe-t-on, mais encore faut-il y mettre les moyens nécessaires et que les populations adhèrent à ces techniques, en usage dans des pays méditerranéens où l'exploitation des vergers est intensive. N'empêche que dans l'immédiat et selon les moyens, il est préconisé pour les oléiculteurs d'opter pour la lutte culturale, c'est-à-dire, le labour, informe M. Meklat, de sorte à empêcher la prolifération du nuisible insecte en détruisant ses larves avant éclosion par un binage superficiel. Et pour que ces techniques soient connues, la DSA organise, informe encore M. Meklat, des programmes de formation et des compagnes de sensibilisation au profit des agriculteurs. Selon encore le bilan de la DSA, l'autre point négatif de la campagne oléicole est la baisse du rendement par hectare. Sur une superficie récoltée de 49435 ha, le rendement moyen est de 11,60 (q/ha), contre 18,63 durant la campagne 2012/2013, sur une superficie légèrement inférieure. Ce qui a fait que la quantité d'olives triturée n'a pas dépassé les 572217 quintaux, alors qu'elle était largement supérieure l'année d'avant avec presque 350000 quintaux de plus. Mais il n'y a pas que des points négatifs. Le bilan aurait été plus médiocre, si le rendement de l'huile par quintal n'avait pas connu une hausse. Il est de 22,55 (l/q), contre 18,59 l'année précédente.