-Comment ça se passe pour Sbaâ et son travail à l'ESS ? Je me porte bien. Je peux dire que c'est une bonne saison pour moi et pour mon club employeur. Notre qualification pour la phase des groupes en Coupe d'Afrique fait que notre saison est réussie. Pour les gardiens de l'ESS, les nouvelles sont aussi bonnes, Khedaïria a fait un excellent match au Cameroun et il a une grande part dans cette qualification. -Coach, donnez-nous un constat global sur le niveau des gardiens algériens cette saison. J'ai regardé beaucoup de matchs de notre championnat et grosso modo le niveau a connu une nette amélioration, pour les plus connus notamment. Zemmamouche a été décisif avec l'USMA, Cédric a été très bon avec la JSMB l'an dernier, et il a confirmé cette saison avec le CSC en Coupe de la CAF, Doukha aussi est sur une courbe ascendante, ce trio a d'énormes capacités, c'est certain. -Selon vous, y a-t-il d'autres gardiens qui émergent ? Bien sûr que oui. Il y a 2 à 3 portiers qui sont la révélation de cette saison, mais il faut savoir que le poste de gardien est très sensible. Ce n'est pas comme un joueur, on ne juge pas un gardien de but sur 4 ou 5 matchs. Un portier doit rester au top 2 à 3 saisons. Il faut de la stabilité et une continuité dans le travail pour progresser, mais je reste optimiste pour nos portiers de Ligue 1. -Sur quelles bases le portier n° 1 de la sélection nationale doit-il être choisi ? Dans ce registre, il faut savoir faire la part des choses : le temps de jeu, le niveau de l'équipe et le championnat ne sont pas des paramètres très fiables dans certains cas. Prenons l'exemple d'Iker Cassilas, ce dernier est remplacant endurci au Real Madrid, mais il est toujours le n°1 en sélection d'Espagne. Généralement, il faut voir l'état de forme du gardien avant les matchs. -Chez nous, personne ne sait qui est le gardien titulaire à l'approche du Mondial, un commentaire ? Il y a toujours un n° 1 dans une équipe, seulement on le change dans deux cas : lorsque ce gardien commence à commettre des bourdes en encaissant des buts faciles, avec le temps il risque de perdre confiance en lui. Ce gardien sera automatiquement le maillon faible et le changement s'impose. Le cas de M'bolhi est un exemple parfait. Ce dernier a commis des erreurs face au Bénin et à Ouagadougou, ce qui a ouvert le champ à Zemmamouche qui est, à mon sens, le gardien n°1 de notre sélection en ce moment. -Selon vous, le choix est-il fait ? Je pense que M'bolhi n'est pas le meilleur en ce moment. Ce dernier a fait une excellente Coupe du monde en 2010, il a eu sa chance dans les éliminatoires en Coupe d'Afrique. Mais son niveau a connu une baisse, depuis Zemmamouche en profite et il est toujours bon. A mon avis, il ne faut pas déstabiliser cette hiérarchie au Mondial. -On ne peut que dire que ces deux éléments sont acquis, qui les accompagnera au Mondial : Doukha ou Cédric ? Les deux, il faut penser à eux et à leurs sacrifices lors des trois dernières saisons. Je dis souvent qu'il n'y a pas de place pour les sentiments dans le foot, mais il ne faut pas oublier l'essentiel qui est l'esprit et l'équilibre du groupe. On doit préserver ce dernier et éviter de le déséquilibrer. En 1996, on avait 4 bons gardiens presque de même niveau (Assimi, Haniched, Hamenad et Mahrez) et l'entraîneur des gardiens de l'époque, feu Abdelouhab, les avait pris tous les quatre en Coupe d'Afrique car, choisir entre eux était très délicat.