L'auteur Tarik Djerroud signe un roman policier haletant. Tarik Djerroud est né sur les hauteurs de la Kabylie en 1974, dans un petit village de Semaoun, au pied de l'Afkadou, non loin de Béjaïa. Bien que détenteur d'un diplôme en électronique à l'université de Tizi Ouzou, Tarik Djerroud choisit la voie littéraire, car c'est un passionné de lecture et d'écriture. Il compte à son actif plusieurs romans, dont Le sang de mars, J'ai oublié de t'aimer, Au nom de Zizou et Un hold-up à La Casbah. Sa passion pour les belles lettres est telle qu'il décide, en 2010, de créer sa propre maison d'édition, Tafat. Aujourd'hui, son catalogue est riche de plus d'une cinquantaine d'ouvrages. Un cœur à prendre est une intrigue policière. Le personnage principal, à savoir un inspecteur de police, revient sur les lieux du crime, à Tizi Ouzou, pour élucider le double assassinat à l'arme blanche d'un imam de 78 ans et d'une sage-femme de 75 ans. Le village est en état de choc et une psychose s'installe. Les faits remontent à ce fameux vendredi où «la fille aux mille prétendants», Tina, se marie. Le même jour, les deux corps sont retrouvés. L'inspecteur a du mal à mener son enquête, car il n'arrive pas à trouver l'arme du crime, un canif. Il bute sur certains éléments. Au village, c'est l'omerta. En effet, un secret est aussi bien gardé par les habitants du village que par les familles des deux défunts. Après moult investigations, l'inspecteur arrive à trouver l'auteur du crime. Il s'agit d'un enseignant en biologie dans un collège de Sendou. Alors que l'enquête semble tirer à sa fin, l'inspecteur somme le criminel d'assassiner le mari de Tina. «Je tiens à vous informer que Tina traverse une période difficile et il faut la libérer des griffes de l'architecte. Vous êtes un homme courageux et capable de tenir un secret. Votre mission est d'assassiner son monstre de mari ! Et vous avez ma parole, personne ne vous inquiétera. Je vous protégerai comme il se doit. Nul ne pourra vous inquiéter. Vous resterez aussi libre que l'air que vous respirez», lit-on à la page 136. Au fil de ses différentes auditions avec la fille «aux mille prétendants», bien des confidences sont faites. L'inspecteur apprend que Tina est une femme battue et séquestrée. Il se rend compte également que son cœur bat pour cette veuve éplorée. Par acquis de conscience, le meurtrier finit par confesser ces trois crimes en ne manquant pas de tout déballer à la police. Au fil d'une lecture des plus captivantes, l'auteur d'Un cœur à prendre, Tarik Djerroud, entretient un double suspense avec une morale bien assise. A force d'avoir voulu rétablir une certaine vérité, le mal a fini par triompher puisqu'il se reproduit avec ce deuxième assassinat. En somme, Un cœur à prendre est défini par l'auteur comme «une vertigineuse traversée du miroir qui interroge l'homme sur ses valeurs, ses caprices, son bon plaisir. Tout en le mettant face à ses contradictions». Tarik Djerroud - Un cœur à prendre 159 pages. Editions Taft Roman. Mars 2014. Prix public 300 DA.