Le Mouvement populaire algérien (MPA) en difficulté. Le parti de Amara Benyounès, qui vient d'être nommé ministre du Commerce dans le gouvernement de Abdelmalek Sellal, est confronté à une nouvelle crise interne. Des dizaines de militants, issus de plusieurs fédérations, ont quitté le MPA. Certains de ces démissionnaires ont rejoint d'autres partis, dont l'Alliance nationale républicaine (ANR). Après une démission collective des militants de la fédération de Batna pendant la campagne présidentielle dernière, des militants relevant des fédérations de Mila, Alger et Chlef ont décidé de se retirer du MPA. A Mila, pas moins de 1200 militants et élus préparent une déclaration publique pour expliquer les raisons de leur démission. «Nous allons rendre publique une déclaration, samedi prochain, pour expliquer les raisons de notre démarche. Nous sommes en train de collecter les signatures de militants et d'élus», a expliqué un responsable de la fédération de Mila, contacté par téléphone. A Chlef, c'est le secrétaire fédéral en personne qui a décidé de mettre fin à son adhésion au parti de Benyounès. «Je ne peux plus supporter les décisions unilatérales du secrétaire général du parti. Comme le MPA n'a pas de bureau national, c'est donc Benyounès qui décide seul de tout. Les membres du conseil national sont tout simplement marginalisés», explique Hadj Rebouh, contacté par téléphone. A Alger, des cadres du MPA ont également démissionné. L'un d'entre eux n'est autre qu'un des fondateurs du parti, à savoir Mourad Belouechrani, qui est également un ami de longue date du ministre du Commerce. Les militants d'Alger expliquent leur geste par le manque de «concertation» lors de la prise de décision. Certains vont jusqu'à reprocher au président du MPA de favoriser l'activité ministérielle à celle de la gestion du parti. Beaucoup de cadres démissionnaires ont rejoint l'ANR. C'est le cas de Hadj Rebouh. A quelques jours de la fin de la campagne électorale pour le scrutin présidentiel, les membres de la fédération de Batna du MPA avaient décidé de remettre leur démission. Ils estimaient que la direction du parti ne les avait pas sérieusement pris en compte. Nous avons tenté de contacter un cadre du MPA, proche du secrétaire général. En vain.