A Sétif, la cote de la monnaie européenne prend la tangente au marché parallèle des devises. Ces derniers jours, les 100 euros ont dépassé de seuil de 16 150 DA. Selon des cambistes, l'envolée de l'euro ne va pas s'arrêter là. D'autant plus que le fossé entre l'offre et la demande prend des proportions de jour en jour. Dire qu'à la même période de l'année dernière, le billet référence de la monnaie unique se situait entre 15200 et 15300 dinars. «Pour diverses raisons, l'euro se fait rare, alors que la demande augmente. Le déséquilibre entre la disponibilité et les sollicitations des clients s'agrandit sans cesse. Il faut aussi noter que les « importations » des immigrés de la devise ont beaucoup baissé ces derniers temps. Mieux encore, la tendance s'est renversée car certains franco-algériens ayant investi en Algérie, échangent les dinars gagnés contre des euros pour les «exporter» par la suite vers la France», diront des cambistes. La forte pression exercée par des importateurs des conteneurs est l'autre cause de la flambée. «La demande des touristes, des pèlerins ou des proches de malades qui se soignent à l'étranger n'est en rien la cause de cette brusque augmentation, ne représentant qu'un infime pourcentage des échanges. Le gros lot se chiffrant à des milliers d'euros est détenu par les importateurs qui raflent tout», enchaînent nos interlocuteurs qui se trouvent par moment en manque. La rareté du billet unique, leur seule source de revenu, les met, disent-ils, au chômage technique.