L'Entreprise publique d'hygiène ménagère et corporelle (Shymeca), affiliée au groupe ENAD, risque de mettre la clé sous le paillasson. Les employés ont observé avant-hier un rassemblement devant le siège de l'entreprise pour alerter les pouvoirs publics quant aux menaces de fermeture de leur unité. Les travailleurs de l'Entreprise publique d'hygiène ménagère et corporelle (Shymeca) de Rouiba, affiliée au groupe ENAD, risquent de se retrouver au chômage du jour au lendemain. Très inquiets sur leur avenir, les employés ont observé avant-hier un rassemblement devant le siège de l'entreprise pour alerter les pouvoirs publics quant «aux menaces de fermeture de leur unité et la cession d'une partie de ses biens». Les protestataires, soutenus par les syndicalistes de la zone industrielle de Rouiba, dénoncent «la feuille de route tracée par la Société de gestion des participations (SGP) Gephac dans le but d'enterrer certains dossiers d'investissement et liquider notre filiale». Dans une déclaration rendue publique, ils exigent la mise en place d'une commission d'enquête pour faire la lumière sur la gestion des affaires de l'entreprise et le sort de l'argent dégagé par l'Etat pour sa mise à niveau. Les rédacteurs du document parlent de la cession, de manière sujette à soupçons et sans l'aval des travailleurs, d'un terrain de 18 000 m2 de leur filiale au profit d'une autre unité relevant de la SGP Construmet. Ils accusent les responsables de la direction générale d'avoir donné de fausses informations au CPE en entretenant le flou sur l'existence de leur entreprise. «Le CPE et la direction parlent de l'ex-unité lames, fermée, sans préciser qu'une unité d'entretien affiliée à Shymeca est déjà en place et réalise chaque année des bénéfices», précise un syndicaliste qui se demande où sont passés les 247 millions de dinars accordés par l'Etat dans le cadre du plan d'assainissement et de développement de leur filiale. Selon lui, la volonté de liquidation pure et simple de la filiale se vérifie à travers la baisse de production ainsi que la fermeture des portes du dialogue entre la direction et le partenaire social. «Nos responsables ne reconnaissent pas les lois de l'arrêt public et piétinent les circulaires du Premier ministre, notamment celles qui fixent les conditions de départ à la retraite», s'indigne un autre syndicaliste. «De nombreux travailleurs ont subi des pressions pour prendre une retraite anticipée alors que d'autres ont été mis en congé forcé», a-t-il rappelé. Notre interlocuteur cite même le cas d'un handicapé sanctionné le jour de la Fête internationale qui leur est dédiée ou encore le cas d'un syndicaliste traduit devant les tribunaux pour des accusations infondées pour lesquelles il a été innocenté. Nos tentatives de joindre les responsables de Shymeca afin d'entendre leur version de ce qui est avancé par les protestataires sont demeurées vaines.