Dahou Djamel, 21 ans, poids Walter, a décroché le championnat du monde de boxe WBC en septembre 2013 à Accra (Ghana) par KO au 3ème round, contre un certain Franck, ex-détenteur du titre. Une consécration qui, apparemment, n'a pas été trop visible pour les responsables du sport algérien, notamment la fédération. «Mon fils risque de perdre son titre le 29 juillet prochain à Las Vegas, pour la simple raison qu'il n'a pas les moyens de s'y rendre», annonce, d'emblée, Mokhtar, son père et manager en même temps. Quand on sait que le jeune Djamel, triple champion d'Algérie (2011, 2012, 2013) et champion d'Afrique en Tanzani, et le seul boxeur algérien et arabe ayant décroché le titre de champion du monde, se retrouve dans une situation de «mendiant» pour honorer son pays, l'on s'interroge sur l'indifférence, la discrimination, voire le mépris dont est victime le jeune Djamel. Son entraîneur Khaled Benaceur, interloqué, explique : «C'est l'un des athlètes les plus prometteurs d'Algérie. Il a été invaincu dans 11 combats et en a gagné 10 par KO, toujours dans les premiers rounds…» Aujourd'hui, devant la sourde oreille des autorités publiques, l'athlète, le manager et le coach se tournent vers des sponsors privés pour pouvoir «hisser le drapeau algérien dans le pays de l'oncle Sam». Ne perdant pas espoir d'attirer l'attention des Algériens nationalistes, Djamel continue de s'entraîner durement. Cependant, comme il le souligne, «J'ai peur de perdre mon titre pour une question de prise en charge, parce que sportivement, je serai le gagnant».
