L'entraîneur Cesare Prandelli n'a pas écouté ceux qui le mettaient en garde contre l'enfant terrible du Calcio et a donné sa chance à Balo. Super Mario, comme l'appellent les Tifosi, a offert une belle victoire aux Azzurri, d'un coup de tète phénoménal qui a envoyé la balle dans les filets de son ancien coéquipier du Manchester City, Joe Hart. Rien de mieux qu'une victoire contre les Anglais pour rehausser le moral des italiens, en ces temps de crise. La presse n'a pas tari d'éloges sur la Squadra azzurra, au lendemain du match disputé contre l'Angleterre. «Du coeur et de la classe», «L'Italie de Balotelli gagne», «Balo déchiquette l'Angleterre» sont les gros titres que les quotidiens de la péninsule ont choisi pour saluer la revanche de leur équipe nationale contre les Lions. Mais le joueur le plus admiré, c'est Mario Balotelli. Prandelli, avec son caractère doux et conciliant, a su dompter le rebelle, celui que les autres entraîneurs gardaient sur les bancs de touche, à cause de son caractère souvent agressif et polémique, y compris avec les arbitres. Mais l'actuel entraîneur lui a fait confiance et a su l'encadrer et faire épanouir son jeu. Le Balotelli de ce Mondial, 24 ans, c'est surtout le fruit du travail patient et constant du Mister (comme les Italiens appellent le coach). Un meneur d'hommes dont les qualités humaines et la compétence ont offert aux Italiens une joie énorme et un souvenir historique. «C'est un match épique. Nous nous en rappellerons toute notre vie» a confié Prandelli à la presse. Manaus sera inscrit, dans l'histoire du calcio, comme la bataille remportée contre les redoutables adversaires anglais. Deux magnifiques buts. Le sortilège est rompu. Samedi soir, il n'y avait pas que sa ravissante fiancée Fanny, une top-modèle italo-congolaise, qui voulait embrasser Balo. Même les supporters xénophobes qui lui jetaient des bananes sur le terrain, se sentaient reconnaissants envers son talent. Lui, enfant de pauvres immigrés ghanéens, placé à l'âge de deux ans dans une famille italienne mais qui n'a été naturalisé italien qu'à l'âge de 18 ans, avait donné le ton, au début du match, en entonnant l'hymne national italien avec les autres joueurs. Tous «Fratelli d'Italia», à la grande joie de l'entraîneur Prandelli qui, comme un père adoptif, a protégé et s'est occupé du rebelle Balo dès 2010, s'attirant souvent les critiques des médias, qui l'accusait d'être trop «permissif» avec le jeune joueur. Mais Balotelli version 2014, c'est un homme moins tourmenté. Il a demandé la main de sa dulcinée Fanny, sur une plage brésilienne et lui a dédié son goal, et a reconnu tout récemment, sa fille Pia, née d'une relation avec une top-model italienne.