La ré-inhumation des ossements de Hidja Lakhdar, membre de l'OCFLN exécuté par les siens en 1957, au nouveau cimetière des martyrs de Tazaghart, commune d'Ighram, continue de susciter, un demi siècle après sa mort, une vive polémique entre ses ayants droit et l'association Mechaâl Echahid. Si les premiers se disent outrés par l'opposition à sa ré-inhumation affichée par « deux ou trois membres de l'association en question », du côté de celle-ci on ne veut aucunement « remuer le couteau dans la plaie ». L'un de ses membres estime s'en tenir uniquement aux deux déclarations sur l'honneur signées respectivement par une soixantaine d'ayants droit des martyrs de Tazaghart et une dizaine de moudjahidine. Des documents sur lesquels on peut, en effet, constater le refus catégorique de tous les signataires d'intégrer de nouveaux noms à la liste des 87 chouhada, affichée au niveau des deux anciens cimetières du village. Pour défendre la mémoire de Hidja Lakhdar, ses proches s'appuient sur la déclaration sur l'honneur de 21 autres moudjahidine affiliés à l'ONM dans laquelle ils demandent d'inclure son nom ainsi que ceux de Berrane Rabah et Hidja Mohand à la liste des martyrs du village Tazaghart et la porter de ce fait à 90 chouhada. Par ailleurs et pour battre en brèche les accusations des détracteurs du défunt Hidja Lakhdar selon lesquelles celui-ci aurait dénoncé ses frères de combat et causé la perte de trois d'entre eux, ses proches n'en veulent pour meilleure réponse que la version d'un témoin vivant, Takorabet Ali en l'occurrence, connu pour son passé révolutionnaire. « En 1955, j'étais responsable des moussebline à Aït Amar Ouzegane et Hidja Lakhdar était sous mes ordres. Pris par l'armée coloniale, il finira par passer aux aveux sous la torture et nous dénoncer mes deux fils et moi mais il n'a pas manqué de nous avertir à temps de cela », affirmera-t-il pour défendre le défunt. Et d'ajouter qu'après avoir purgé 18 mois de prison, il sera assassiné à sa libération, comme tout le monde le sait, par les gens du village sans qu'il ne soit jugé au préalable par le conseil de discipline de la révolution ».