Des professeurs du centre hospitalo-universitaire (CHU) de Béjaïa menacent d'aller exercer sous d'autres cieux où il leur est proposé de meilleures conditions. Le problème est celui de logements que la tutelle ne fait pas l'effort de leur assurer dans l'immédiat. «Le professeur Kara a attendu une année avant de choisir de partir pour l'hôpital Mustapha. Pendant une année, on lui a loué au nom d'une autre personne» témoigne Pr. Danone, DG du CHU lors d'une réunion organisé ce jeudi par l'APW en présence de certains directeurs de l'exécutif. «Le professeur Aït Bachir a fait de même et le phénomène peut s'élargir» avertit le même responsable. 23 postes de professeurs chefs de services sont ouverts ainsi que 130 autres postes pour maîtres-assistants (des médecins spécialistes). Le concours de recrutement est organisé en moyenne chaque quatre ans et est programmé pour novembre prochain et le DG du CHU assure que huit professeurs ont opté pour Béjaïa dont un arrivant d'Annaba et spécialisé en biologie moléculaire indispensable pour le traitement du cancer. Pour le responsable du CHU, le nombre de nouveaux professeurs est appelé à augmenter pour peu qu'on lève l'écueil du logement qui semble être un facteur dissuasif qui s'ajoute aux lacunes du secteur. Encore une fois, l'APW est sollicitée pour venir en aide au secteur de la santé et option est prise pour l'acquisition, sur son budget, de logements à mettre à la disposition du CHU. Pour les maîtres-assistants, le wali a demandé une dérogation pour 60 unités à réserver sur les 260 logements sociaux occupés provisoirement par les étudiants à Sidi Ali Lebhar. Depuis 2008, une année après l'ouverture de la faculté de médecine, l'hôpital de Béjaïa continue de fonctionner avec le même nombre de 29 maîtres-assistants exerçant essentiellement à l'hôpital Khellil Amrane qui fait office «provisoirement» de CHU. La nouvelle structure sera implantée à Djebira (commune de Boukhelifa), sur la côte est de Béjaïa, mais le projet n'avance pas au rythme souhaité. Le projet est inscrit, l'entreprise réalisatrice, qui est italienne, est même connue, mais la distraction du terrain agricole choisi n'est pas encore faite. Ce retard intervient alors que la faculté de médecine de Béjaïa voit la sortie cette année de la première promotion de 77 médecins à qui on a fait soutenir, «pour la première fois en Algérie», assure le recteur Saidani, un mémoire de thèse de doctorat.