L'insalubrité qui s'est installée dans divers coins de la capitale des Hauts plateaux, victime de sa réputation de «ville propre» et d'une expansion urbanistique effrénée, crève les yeux. L'incivisme des citoyens criant affecte grandement le paysage d'une cité polluée par les immondices qu'on rencontre à chaque coin de rue. Dépassé par des quantités incommensurables d'ordures ménagères, les équipes de nettoiement de la commune ne répondent plus à une situation qui atteint des seuils critiques. Ni le centre ni la périphérie ne sont épargnés par le triste décor, ternissant de jour en jour l'agglomération agressée par les mauvais comportements du citoyen jetant à tout moment et n'importe où, ces déchets et ordures. L'impuissance, pour ne pas dire la démission des services de la commune, a donné le coup de grâce à la réputation et image de marque de Sétif. Une virée dans divers endroits de la cité vous donne l'impression que la ville est abandonnée à un triste sort. Car le paysage est « paré » par des immondices éparpillées, des moustiques et chats tournant autour du festin, agrémenté par des odeurs vous donnant la nausée. Eléments importants de l'équation, des citoyens (qui ne font rien pour que les choses s'améliorent) accablent les équipes de nettoiement. «Il ne faut plus se voiler la face, l'insalubrité s'est installée à Sétif où tout le monde est responsable. On ne doit plus dormir sur ses lauriers et dire que la cité est propre. Par la faute de tout un chacun, elle ne l'est plus. La forte urbanisation, n'a pas été suivie par des moyens appropriés. Pour preuve, le ramassage des ordures des nouvelles cités ne se fait pas régulièrement ou à temps. Mal entretenus, n'ayant pas en outre la capacité à contenir de grandes quantités, les bacs utilisés sont fortement endommagés. L'absence des éboueurs dans certains quartiers «zappés» par ces agents complique davantage la situation.» Soulignent de nombreux citoyens. Pointée du doigt, la commune par le biais de son premier responsable, Dr Nacer Ouahrani, s'en défend : «Avant de développer, laissez-moi vous dire que la propreté de la cité est l'affaire de tous. C'est aussi et surtout une question de citoyenneté. Ceci dit, le ramassage des ordures est notre préoccupation première. Néanmoins, la situation catastrophique de notre parc roulant nous handicape grandement. Il est difficile de procéder quotidiennement au ramassage de plus de 300 tonnes avec 47 camions dont 14 sont en panne. Pour parer à une telle situation, un contrat de livraison de 16 bennes-tasseuses a été paraphé l'année dernière avec la SNVI (Société Nationale des Véhicules Industriels, ndlr) qui devait nous livrer 2 à 3 engins par trimestre. Malheureusement sur une commande de 16 camions, nous n'avons au jour d'aujourd'hui réceptionné qu'un seul engin. La pression nous pousse à surexploiter les camions utilisés dans plusieurs secteurs. En perdurant, cette sur- utilisation risque de compliquer davantage notre mission qui n'est guère aisée».