Les robinets restent souvent plus d'une semaine à sec. Les plus chanceux sont soumis à un rationnement très strict. La population de plusieurs quartiers de la ville de Médéa et d'autres communes de cette wilaya a souffert le martyre pour s'approvisionner en eau potable durant le mois de Ramadhan. Le même scénario risque de perdurer tant les ressources en eau potable sont rares dans cette région. Les robinets restent souvent plus d'une semaine à sec. Les plus chanceux sont soumis à un rationnement très strict. Selon les explications données par les responsables de l'Algérienne des eaux (ADE), ces perturbations, qui ont causé des désagréments aux nombreux habitants, sont indépendantes de leur bonne volonté. «Cela est dû à des pannes techniques en électricité au niveau des armoires de la station d'adduction du barrage Grib de Aïn Defla provoquées par les fortes chaleurs. Il y a aussi la baisse sensible des réserves d'eau au niveau de la station des gorges de La Chiffa», nous dit-on. Cette pénible situation a contraint les pères de famille à se rabattre sur les colporteurs d'eau pour se procurer le précieux liquide. Une citerne d'eau est souvent vendue entre 1000 DA et 1200 DA. La quantité est vite consommée surtout par les familles nombreuses, ce qui nécessite des achats réguliers de cette denrée, donc des dépenses supplémentaires. Comme le dit si bien le dicton, le malheur des uns fait bien le bonheur des autres. En effet, le nombre des colporteurs d'eau s'est multiplié depuis le début de l'été. Ils sont obligés de faire plusieurs rotations, jour et nuit, pour satisfaire les nombreuses commandes des citoyens. Certains parmi ces derniers doivent patienter deux ou trois jours pour recevoir de l'eau. Des citernes de 3000 litres sont remorquées généralement par des tracteurs. Les marchands d'eau s'approvisionnent auprès des puits de particuliers ou aux sources d'eau de la périphérie de la ville contrôlés ou pas, nécessité oblige ! Les consommateurs n'ont presque aucune idée des conditions d'hygiène ni du lieu de la provenance de cette eau que les colporteurs ramènent dans des citernes douteuses, parfois rouillées. Le consommateur n'a pas le choix, il doit se fier à la confiance sur parole que l'eau est potable selon leur livreur. Pourtant, le ministre de l'Hydraulique avait donné, lors de ses visites de travail et d'inspection dans la région, l'assurance que l'été 2014 connaîtra une amélioration sensible dans l'approvisionnement d'eau potable à partir du barrage de Koudiet Acerdoune de la wilaya de Bouira. Malheureusement, cette amélioration n'a pas connu d'effets concrets pour de nombreux habitants de la wilaya de Médéa qui continuent de vivre le calvaire, que ce soit en hiver ou en été, à cause du manque d'eau.