Les deux établissements d'enseignement secondaire El Khansa et Colonel Amirouche, situés à l'ouest de la ville de Tizi Ouzou, menacent ruine. Datant de la fin des années 1960, ces deux illustres lycées de la ville des Genêts offrent, aujourd'hui, l'aspect d'épaves désincarnées. L'un et l'autre totalisent plus de 3000 élèves alors qu'ils ont été prévus pour accueillir la moitié de cet effectif. Le sol, dans son mouvement, a affecté ces deux structures dont les façades s'en trouvent lézardées et ébranlées, explique-t-on. Devant le danger réel qu'une telle situation laisse planer sur les élèves, le personnel enseignant et administratif de ces deux lycées, les pouvoirs publics, après avoir longtemps hésité, n'ont pas l'embarras du choix : une réhabilitation pouvant être « faramineuse » ou une démolition radicale pour faire place nette à un nouveau bâti. Mais c'est à l'expertise qui a été déjà engagée de déterminer la solution idoine. Quant aux lycéens, ils doivent encore se contraindre à s'adosser à des murs fissurés et inclinés, marcher sur des sols déformés et gambader sur des cours défoncées ou s'abriter sous des préaux incertains. Tribut d'une gestion inconséquente : l'effritement ronge les structures et l'espace de travail se rétrécit de jour en jour. L'on parle même d'une somme de 1,4 milliard de centimes affectée pour la réhabilitation du lycée El Khansa, mais le résultat est que l'effondrement semble inexorable. L'imprévoyance a été telle que l'administration est contrainte à quémander auprès de l'université, la rétrocession de quelques structures pour « délocaliser les deux établissements, au cas où… », le temps qu'on trouve un terrain d'assiette, du côté de la Nouvelle-Ville, même s'il faut l'acheter chez un particulier, et y inscrire en urgence un nouveau lycée. Une contrainte supplémentaire pour les pouvoirs publics au milieu d'un fouillis foncier inextricable. Mais ceci est déjà une autre histoire.