La ministre déléguée auprès du ministère du Tourisme et de l'Artisanat, chargée de l'artisanat, s'est rendue mardi dernier en visite de travail dans la wilaya de Tipasa. Une visite pour découvrir une partie de l'artisanat local, mais surtout pour constater les difficultés que rencontrent les artisans tenaces qui n'ont pas quitté le secteur. L'Entreprise algérienne de tapis traditionnels (EATT) à Cherchell, en état de déliquescence depuis que l'Etat a abandonné ce joyau du secteur de l'artisanat, est une entreprise qui peine à payer ses travailleurs. De merveilleux tapis sont tissés à l'intérieur de l'atelier avec des moyens de production vétustes. Le coût d'un tapis n'est pas à la portée du client algérien. Mme Aïcha Tabagou, membre du gouvernement, a assisté à l'estampillage d'un tapis. La broderie a complètement disparu de Cherchell, en dépit de son histoire et de son label qui a dépassé les frontières du pays. Des explications avaient été fournies à Mme Aïcha Tagabou sur la construction d'un pôle d'excellence de céramique d'art situé à la sortie ouest de la ville de Tipasa qui accuse un grand retard. Avant de quitter le chef-lieu de la wilaya, elle a effectué un détour dans «la caverne» du céramiste Sahli Réda. Travaillant dans des conditions difficiles, l'enfant de Tipasa est arrivé non seulement à former des jeunes pour ce métier, mais surtout il a pu se rendre compte de l'intelligence de Réda Sahli en matière de création des équipements de production et le design des produits de l'artisanat présentés à la délégation. «J'ai des problèmes pour recevoir les personnes dans mes ateliers, c'est trop étroit mais je ne suis pas découragé», dira-t-il. En se rendant dans un atelier de vannerie à Koléa, la ministre déléguée découvre les conditions de travail de l'artisan vannier. «Tout se réalise avec les moyens traditionnels et rudimentaires, la matière première est importée et nous coûte cher, mais grâce à l'Internet j'arrive à vendre mes produits, je forme les jeunes et certaines artisanes travaillent chez elles à la maison, car la location des locaux ne cesse d'augmenter», précise le vannier. Lors de son ultime halte de sa visite, toujours à Koléa, Mme Tabagou a visité une ancienne ébénisterie. «Mon problème, c'est l'absence des jeunes ; j'aimerais bien former des jeunes pour perpétuer cet artisanat, malheureusement je n'arrive pas à les trouver», explique-t-il. La visite de travail de la ministre chargée de l'artisanat a eu le mérite de dévoiler une fois de plus la partie visible de l'artisanat local et son cortège de problèmes. A présent, il ne reste que des lambeaux de ce patrimoine artisanal à Tipasa, une wilaya dont l'une des vocations est le tourisme. Nombre de métiers qui faisaient la richesse de l'artisanat ont disparu. A l'instar du tourisme, l'artisanat à Tipasa demeure un secteur économique du dernier collège, victime des mensonges et du désintérêt des responsables qui étaient censés le prendre en charge depuis des années. C'est dans cette perspective que le chef de l'exécutif de la wilaya de Tipasa a exhorté le ministère de tutelle pour activer les procédures afin de lancer les projets en souffrance, d'une part, et d'autre part de pouvoir créer dans un premier temps le village de l'artisanat et du bois pour atténuer les souffrances des artisans qui seront appelés désormais à participer à la construction des infrastructures en les imprégnant de la touche de l'artisanat local.