Alors que des foyers de tension se sont déclarés en Europe de l'Est, opposant Ukrainiens aux Russes, ainsi qu'en France sous l'effet d'une météo capricieuse, l'Indice FAO des prix des céréales surprend, annonçant des prix en chute libre sur les marchés. Les prix des huiles et des produits laitiers poursuivent la même tendance que celle amorcée par les céréales, tandis que la viande fait le chemin inverse, au moment où les cours du sucre évoluent sans direction. Telles sont les tendances marquant le nouvel Indice de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) des prix alimentaires, rendu public jeudi à Rome. L'Indice FAO des prix alimentaires a reculé en juillet pour le quatrième mois consécutif sous l'effet d'une forte baisse des cours internationaux du maïs, du blé et de certaines graines oléagineuses dont l'offre est assez abondante sur le marché. Il s'est établi ainsi en moyenne à 203,9 points en juillet 2014, en retrait de 4,4 points (ou 2,1%) par rapport à sa valeur révisée de juin 2014 et 3,5 points (ou 1,7%) en dessous du niveau de juillet 2013. Sur la base de ces statistiques, l'Indice FAO connaît ainsi son plus bas niveau depuis six mois. «La baisse persistante des prix des denrées alimentaires depuis mars reflète les résultats bien meilleurs que prévus des campagnes actuelle et future, notamment en ce qui concerne les céréales et les huiles, une situation qui devrait faciliter la reconstitution des stocks mondiaux», commente l'économiste principale de la FAO, Concepción Calpe. En somme, ce sont les prix des céréales, des oléagineux et produits laitiers qui, en juillet, poussaient l'indice vers son plus faible niveau depuis janvier 2014. A l'inverse, les prix de la viande ont connu une tendance à la hausse en juillet pour le cinquième mois consécutif. Les cours du sucre sont restés cependant fermes. Mme Calpe explique que, pour le cas de la viande, notamment bovine, «de nombreux pays exportateurs sont en train de reconstituer leurs troupeaux, ce qui limite les disponibilités à l'exportation et soutient les prix». L'Indice FAO des prix de la viande a bondi de 1,8% de plus que sa valeur révisée de juin et de 14,1% de plus qu'à la même période de l'année dernière. D'autres facteurs motivaient la volatilité des prix internationaux du sucre au cours des trois derniers mois. Cette instabilité s'explique, selon la FAO, par l'incertitude quant à l'impact de la sécheresse sur la canne à sucre au Brésil, le plus grand producteur et exportateur de sucre. Cette volatilité s'explique aussi par les indications selon lesquelles les pluies de mousson seraient plus faibles que la moyenne en Inde, deuxième producteur mondial de sucre. L'Indice FAO des prix du sucre a atteint en moyenne 259,1 points en juillet, en légère hausse de 0,4% par rapport à juin. Contrairement à ces deux indices, ceux des céréales, des huiles végétales et des produits laitiers se sont inscrits résolument à la baisse. L'Indice FAO des prix des céréales a atteint en moyenne 185,4 points en juillet, en baisse de 10,7 points (ou 5,5%) par rapport à juin, reflétant, d'après l'organisation onusienne, «les excellentes perspectives de production ainsi que l'abondance des disponibilités exportables pour la saison de commercialisation 2014/15». L'Indice FAO des prix des huiles végétales a atteint en moyenne 181,1 points en juillet, en baisse de 7,7 points (ou 4,1%) par rapport à juin. La baisse persistante est due à la déprime des cours du soja et de l'huile de palme. Par ailleurs, les prix des produits laitiers ont fléchi également de 10,3 points en juillet (-4,4%) par rapport à juin et de 17,5 points (-7,2%) comparativement à la même période de l'année dernière. La FAO explique que cette tendance à la baisse est due à la régression de la demande d'importation.