Située à 46 km au nord de la daïra de Béni-Ounif (110 km de Béchar), la localité enclavée et isolée de Ros-Taïba (500 âmes),qui contourne au nord la ville marocaine de Figuig, a reçu mercredi dernier la visite d'une délégation de wilaya conduite par le chef de l'exécutif. La petite agglomération à vocation agropastorale, qui souffre d'un grand isolement, est dépourvue de toutes les commodités. D'abord, l'absence totale de liaisons téléphoniques accentue davantage son isolement avec le monde extérieur, principalement avec la circonscription administrative de Béni-Ounif dont elle relève. Il n'y a aucune structure sanitaire pour la prise en charge des malades, ni aucun moyen de locomotion pour les 38 élèves scolarisées dans le chef-lieu de daïra. La localité ne dispose que d'une école primaire. Le déplacement de la population adulte entre Ros-Taïba et Béni-Ounir s'effectue grâce au service d'un taxi clandestin, a indiqué un habitant. Pour atténuer la rigueur de ce décor, emprunt de multiples frustrations, seules deux petites structures viennent d'être réceptionnées et visitées par la délégation de wilaya en attendant leur mise en service. Il s'agit d'une antenne administrative et d'une agence postale. Devant le chapelet de soucis, égrenés par une personne âgée du village, résumant le degré et la dureté de l'enclavement de la petite localité, le chef de l'exécutif a immédiatement ordonné aux responsables qui l'accompagnaient, notamment ceux d'Algérie télécoms, de la santé, de l'emploi et des travaux publics de prendre les mesures urgentes pour redonner vie et espoir à l'agglomération abandonnée. De retour à la commune de Béni-Ounif, la délégation de wilaya, inspectant les chantiers en cours de construction, a pu faire le même constat qu'ailleurs : des retards dans les délais de livraison de logements sociaux locatifs et ceux du FNPOS. A chaque inspection, le wali a mis en demeure aussi bien les maîtres d'ouvrages que les maîtres d'œuvre ainsi que les bureaux d'études pour achever, dans les délais impartis, ces réalisations, tout en leur accordant, néanmoins, un délai supplémentaire de 2 mois. Passé ce délai, a-t-il dit, il seront passibles de sanctions administratives et de mesures punitives. Au siège de la société française chargée de la réfection de la ligne de chemin de fer Béni-Ounif-Béchar (140 km), le wali, après avoir écouté les explications fournies par les responsables du projet, a exigé que le recrutement local de la main d'œuvre ordinaire, non qualifiée, pour des travaux ne demandant aucune technicité, se fasse prioritairement parmi les habitants de la région. « Je pense que cela se passe de la même manière partout en Algérie et à l'étranger », a-t-il fait remarquer. Les interlocuteurs français ont confirmé, de leur côté, que le projet de la ligne ferroviaire Méchéria-Béchar sera achevé en janvier 2008. Revenant sur le recrutement local, le wali a précisé, devant un parterre de représentants de la société civile, au niveau du centre culturel, qu'il est en contact avec le responsable du bureau de main-d'œuvre pour ouvrir une antenne à Béni-Ounif et résoudre cette problématique. L'entreprise française emploie, pour l'heure, une centaine de personnes de la région.