Air Algérie connaît une période de trouble après le crash du vol AH5017 au sud du Mali le 24 juillet dernier, qui a fait 116 victimes. L'été est décidément pourri pour cette compagnie : le patron de la compagnie aérienne, Mohamed Saleh Boultif, est chahuté, à cause de sa gestion de la compagnie et les problèmes qu'accuse cette dernière devant son incapacité à faire face à la saison estivale. Les deux dernières difficultés notées sont la sortie de route d'un avion affrété à Lille et le retour en catastrophe d'un appareil devant relier Alger et Ghardaïa, les retards presque systématiques et enfin le communiqué du Syndicat des pilotes de ligne algériens(SPLA). Un appel qui dénonce une politique de recrutement hasardeuse et la fatigue chronique du personnel, en citant «la mauvaise gestion et le non-respect du travail des pilotes qui mettent en danger immédiat la sécurité des passagers». La compagnie est donc avertie à travers le communiqué du syndicat. «Nous, SPLA, alertons une fois de plus sur l'imminence d'un accident grave, au sein de notre compagnie depuis plusieurs mois déjà, au sujet des risques qu'encourt notre compagnie.» Le SPLA ne se dit pas satisfait des petits remaniements qui ont lieu au sein de la compagnie, qui ne seraient qu'un simple jeu de chaises musicales. Par ailleurs, le SPLA se plaint des formations en self-sponsor qu'il qualifie de douteuses, car le candidat n'a pas le niveau de bac+2, bien qu'obtenues dans des écoles homologuées. «Il y a une sorte de dénigrement envers le self-sponsoring qui est de qualité», se plaint un représentant du Collectif des pilotes de ligne au chômage comptant plus de 25 pilotes, tous titulaires de l'ATPL obtenus dans différents pays, comme l'Afrique du Sud, ce qui procure une légitimité au pilotage et au recrutement, selon les règles du manuel d'exploitation Manex. «Certains commandants de bord sont issus de cette formation en self-sponsoring», indique-t-on. D'ailleurs, en rebondissant sur la plainte du SPLA, sur les congés non obtenus, le représentant du Collectif des pilotes de ligne au chômage commente : «Comment veulent-ils profiter des congés alors qu'ils sont en sous-effectif, et qu'ils refusent le recrutement des pilotes formés en selfs-sponsors? Ils pourraient faire gagner du temps et de l'argent à la compagnie en formation.» De son côté, le Syndicat des pilotes affilié à l'UGTA a rendu public, hier, un communiqué en dénonçant, à son tour, «la tentative d'exclusion de ces pilotes self-sponsor (qui) vise des intérêts restreints et mesquins de ceux qui veulent éloigner l'échéance de leur arrivée en retraite».