Air Algérie à une relation humaine avec ses clients Alors qu'une guerre des communiqués est lancée entre les syndicats opposés, le P-DG d'Air Algérie s'explique sur les retards, les problèmes techniques et les relations avec les clients. La guerre fait désormais rage entre les syndicats des pilotes d'Air Algérie. Le Syndicat des pilotes de lignes algériens (Ugta-PNT) s'est démarqué jeudi de ce qu'il a qualifié les «sorties médiatiques» du Spla (Syndicat des pilotes de ligne algériens), qui remettent en cause la sécurité des avions et la pérennité de la compagnie Air Algérie. «C'est avec étonnement et surprise que nous avons découvert dans les quotidiens nationaux les tirs groupés contre Air Algérie. Nous, syndicat Ugta-PNT, majoritaire du collectif des pilotes, désavouons et nous nous démarquons de ces sorties médiatiques qui remettent en cause la sécurité des avions et la pérennité de la compagnie», indique le syndicat dans un communiqué. «Ces attaques injustes et injustifiées sont des jalonnées de mensonges et de déclarations insidieuses visant le discrédit de la compagnie, dont l'origine renvoie à des cercles biens connus et identifiés», souligne la même source. «Bien que certains problèmes socioprofessionnels des pilotes, ne datant pas d'aujourd'hui, subsistent encore, nous sommes étonnés quant au choix du timing et de la conjoncture précise pour les faire ressurgir. Ces problèmes trouveront leur solution à l'intérieur de la compagnie», a-t-on souligné. S'agissant des pilotes self-sponsor algériens, le syndicat a expliqué que leurs licences «sont délivrées par l'autorité compétente en la matière, en l'occurrence la direction de l'aviation civile algérienne (Dacm)». «Ces pilotes, formés dans des écoles reconnues et agréées, répondent parfaitement aux pré-requis pour l'accès à la filière», a-t-on précisé, ajoutant que «leurs collègues, formés dans les mêmes écoles, sont recrutés par la Qataria et Emirates, sans que cela ne soulève le holà au sein de ces compagnies». Pour le syndicat, «la tentative d'exclusion de ces pilotes self-sponsor vise des intérêts restreints et mesquins de certains, qui veulent éloigner l'échéance de leur date de départ à la retraite, et ainsi créer une situation de sous-effectif et de blocage de la compagnie». «Profitant de cette incursion médiatique malheureuse, des personnes malintentionnées tentent de discréditer un collègue commandant de bord, jouissant de qualités morales et professionnelles indiscutables», a-t-on mentionné. Le syndicat appelle, par la même occasion, à «la sagesse et à la cohésion de tous les collectifs pour préserver la stabilité de la compagnie». Dans le même contexte, le P-DG d'Air Algérie Mohamed Salah Boultif est sorti de sa réserve et a donné une interview jeudi dernier pour Ennahar TV pour s'expliquer sur la situation difficile que traverse sa compagnie. Le P-DG d'Air Algérie a évoqué presque tous les problèmes: les retards, la sécurité, le développement de la compagnie et les problèmes de techniques qui ont fortement fait trembler le pavillon algérien. Pour ce qui est des retards, M.Boultif affirme comprendre la colère des passagers d'Air Algérie, en admettant que la semaine dernière il y a eu des problèmes à cause de la déprogrammation de deux avions de Swiftair, qui sont la cause des retards et des annulations constatées au niveau des vols en provenance ou à destination des villes françaises. Boultif explique aussi que ces retards sont également dus à des pannes techniques, pour des raisons de sécurité ou d'enregistrement. Air Algérie a refusé les avions de rechange proposés par la compagnie espagnole mais depuis dimanche elle a eu les autorisations pour l'avion affrété auprès de Tassili Air lines (TAL) et à la faveur de ces deux nouveaux avions à injecter dans le programme «les choses sont toutes rentrées dans l'ordre». Au sujet des couacs en communication, le premier responsable de la compagnie aérienne reconnaît qu'il y a des lacunes dans la communication et que des mesures sont lancées pour améliorer les choses. Au sujet de la prise en charge des passagers, suite à une annulation de vols, Boultif assure qu'Air Algérie respecte ses obligations en servant des boissons rafraîchissantes et en prenant en charge les clients dans les villes où il y a des hôtels en cas d'annulation de vol. Pour le retour des émigrés, Boultif annonce que pas moins de 60 vols supplémentaires sont prévus de nuit à partir d'Alger, Oran, Béjaïa. Les autorités françaises ont donné les autorisations nécessaires dit-il. Au sujet des trois responsables limogés, le patron d'Air Algérie parle plutôt de simples changements qui répondent à des considérations de «motivation et de cohérence». Il rappellera que ces responsables étaient des pilotes au sein de la compagnie. Malgré ses problèmes, le P-DG d'Air Algérie estime, que la compagnie aérienne a depuis trois ans (date de son arrivée à Air Algérie) le niveau de ponctualité, chiffres (les siens) à l'appui. 52% en 2011, 60% en 2012, 65% en 2014. Pour l'avenir, le P-DG d'Air Algérie a annoncé l'achat de 16 nouveaux avions (entre Boeing, Airbus et ATR), pour élargir la flotte qui est actuellement de 43 appareils. Le prix de leur acquisition s'élève à 6 milliards DA. Interrogé sur les indemnisations des victimes du crash du MD83 au Mali, Mohamed Salah Boultif a assuré: «Nous avons contacté les familles de toutes les victimes étrangères et surtout algériennes.» «Nous avons une entreprise d'assurance, la Caar, qui a une caisse de réassurance à l'étranger. J'espère qu'on indemnisera prochainement les familles, selon les termes de l'accord de Montréal». Un accord qui «parle d'une avance de 16.000 euros», poursuit le responsable, «puis d'une indemnisation totale qui ne dépassera pas les 180.000 euros». Pour ce qui est de l'enquête sur le crash, le rapport préliminaire, sera publié à la mi-septembre. Il a ajouté que l'identification des corps des victimes était le point le plus important et le plus urgent. A la fin de son intervention, le P-DG de la Compagnie nationale a mis l'accent sur les relations humaines entre Air Algérie et ses clients. «L'Algérien adopte un comportement quand il est sur Air France et un autre quand il est dans un avion d'Air Algérie. Il se sent chez lui. Air Algérie est au service des Algériens. C'est une compagnie qui a une dimension humaine. Elle a une relation intime avec nous, les Algériens», conclut M.Boultif.