L'absence de caméras dans les stades, la défaillance dans le système de fouille à l'entrée des spectateurs sont, entre autres, les raisons qui font que la violence est toujours présente durant le championnat. Le décès du joueur camerounais de la JS Kabylie, Albert Ebossé, tué par un projectile au stade du 1er Novembre de Tizi Ouzou peu après le match qui a opposé son équipe à l'USM Alger pour le compte de la 2e journée du championnat de Ligue 1, remet sur le tapis le débat sur la sécurité dans et autour des stades de football en Algérie. La disparition de ce jeune joueur (25 ans), aux qualités techniques et humaines indéniables, a mis en émoi toute la famille sportive en Algérie en général et particulièrement en Kabylie qui a condamné vigoureusement cet acte. Même si le joueur n'était pas visé spécialement, lui qui jouit d'une grande popularité au sein de la JSK (il a été élu meilleur buteur du championnat la saison passée et auteur de deux buts déjà après deux journées seulement dont un face à l'USMA samedi, son dernier but, ndlr), le projectile lancé à partir des gradins pour protester contre la défaite à domicile aurait pu faire une autre victime. Ce comportement d'une partie du public algérien n'est pas le premier, même si aujourd'hui il y a eu mort d'homme sur le terrain. Laïfaoui (USMA) et Badji (ex-CRB) avaient échappé à la mort il y a quelques années, respectivement à Saïda et Béjaïa. La violence dans les stades dans le championnat national a fait plusieurs victimes parmi les supporters durant la dernière décennie, soit par arme blanche ou par jet de projectiles ou de fumigènes. Les colloques, séminaires et autres rencontres de sensibilisation n'ont pas suffi à endiguer la violence qui prend de l'ampleur chaque saison car les principaux responsables n'ont jamais été arrêtés ou dénoncés. L'absence de caméras dans les stades, la défaillance dans le système de fouille à l'entrée des spectateurs sont, entre autres, les raisons qui font que la violence est toujours présente durant le championnat, sinon comment expliquer que des gens qui n'ont rien à voir avec le foot puissent pénétrer dans une enceinte sportive munis de pierres et autres objets dangereux juste pour gâcher la fête. Ce qui s'est passé samedi à Tizi Ouzou est d'autant plus grave que nous ne sommes qu'à la 2e journée du championnat national et que ce match était sans enjeu. La sécurité dans les stades ne concerne cependant pas uniquement le service d'ordre, mais elle implique aussi d'autres parties, telles que les responsables de club et les autorités locales. Il y a lieu de souligner, à juste titre, que le stade du 1er Novembre de Mohammadia, fermé par mesure préventive après le séisme qui a frappé la capitale le 1er août dernier, a été rouvert samedi sous la pression des supporters harrachis. La saison passée, les services du CTC ont émis des réserves sur le stade Omar Hamadi de Bologhine, mais ce dernier est toujours opérationnel. Et pas plus tard que jeudi passé, un sit-in organisé par une partie de la population locale a eu lieu devant le siège de l'APC de Belouizdad pour demander la délocalisation de tous les derbies algérois programmés au stade du 20 Août 1955 à cause de l'insécurité. Autant d'exemples qui dénotent, on ne peut mieux, que la violence est l'affaire de tout le monde. Il faudrait vraiment des mesures draconiennes pour espérer un jour mettre fin à ce phénomène qui ne cesse de prendre de l'ampleur dans le football national.