L'USM Alger a sérieusement hypothéqué ses chances de qualification aux demi-finales de la ligue des champions à l'issue du match nul (1-1) concédé à la Jeanne d'Arc, samedi soir à Blida. Ce résultat n'arrange pas les affaires des Rouge et Noir dans la mesure où il compromet leurs ultimes chances de faire partie du dernier carré de cette prestigieuse compétition. Sur ce qu'elle a montré samedi sur la pelouse du stade Chaker à Blida, l'USM Alger a encore beaucoup de progrès à accomplir avant d'aspirer à un grand destin continental. Notre représentant en ligue des champions ne pouvait faire mieux que ce qu'il a réalisé jusqu'à présent. Pour espérer gagner un jour ce trophée, il faut autre chose qu'un groupe de joueurs en bout de carrière et surévalués par rapport à leur véritable niveau. Contre Jeanne d'Arc, l'USM Alger a offert le visage d'une équipe vieillissante, sans jus, défaillante dans les duels avec des joueurs indisciplinés dans le jeu, privilégiant le jeu individuel au jeu collectif. La présence dans les tribunes de deux dirigeants nantais venus superviser Mamadou Diallo pour un éventuel transfert sur les bords de la Loire-Atlantique ne peut expliquer complètement la propension de quelques joueurs à chercher coûte que coûte à taper dans l'œil des deux Français au détriment de l'intérêt général du collectif. De toute manière, ils ont offert une pâle image de leur équipe. Jeanne d'Arc n'en demandait pas tant. Les visiteurs ont dégagé une forte impression dans les domaines de l'engagement, de la cohésion et de l'esprit de groupe. Les Sénégalais n'ont pas volé le partage des points. Ils auraient pu repartir avec les trois points de la victoire si le jeune N'diaye (19 ans) n'avait conclu avec succès son raid solitaire en fin de partie. A une journée de la clôture des éliminatoires de la poule B, l'USM Alger compte un point de retard sur Jeanne d'Arc avant de se déplacer en Afrique du Sud pour affronter Super-Sport, alors que Jeanne d'Arc (8 points) réceptionne l'Espérance de Tunis, assurée de décrocher son billet aux demi-finales. Une victoire des Sénégalais face à l'Espérance de Tunis ruinerait les derniers espoirs de l'USM Alger de rejoindre le carré des équipes qui se disputeront les deux tickets de la finale de la ligue des champions. Le rêve est-il passé ? Sur le vu de la prestation de samedi, il n'y a plus aucun doute là-dessus... si le football était une science exacte. Toutefois, il paraît bien difficile pour la formation algéroise de renverser la situation sans un faux pas de Jeanne d'Arc au prochain match. Le départ du coach Nouredine Saâdi, réclamé à tue-tête par des supporters déçus par la tournure de la partie, ne changera pas grand-chose au destin continental des Usmistes. La consécration continuera à leur tourner le dos tant qu'ils ne changeront pas de stratégie. La génération actuelle est en fin de cycle et elle n'en finit pas de faire du rabais. Les dirigeants usmistes ne se rendent-ils pas compte que l'écrasante majorité des éléments ne jouit plus des capacités physiques et même psychiques pour répondre aux exigeances de la haute compétition ? En un mot, comme en cent d'ailleurs, l'USM Alger a besoin d'un rajeunissement dans tous les compartiments.Dans sa version actuelle, l'USM Alger peut facilement remporter un, voire deux titres. Mais jamais une compétition comme la coupe d'Afrique qui exige d'autres atouts avec lesquels elle survole, avec une facilité déconcertante, il est vrai, le championnat d'Algérie. La ligue des champions, c'est autre chose, comme l'ont vérifié les Algériens samedi soir.