Le web connaît une audience sans cesse plus accrue à El Kseur. Cette «cybermania» est, à l'évidence, plus prégnante chez la frange juvénile. Une véritable communion est ainsi scellée avec ces petites chapelles paisibles et calmes que sont les cybercafés, pullulant aux quatre coins de la ville. «Par les temps qui courent, l'Internet est devenu un outil indispensable et un passage obligé dans la vie professionnelle. L'essentiel de mon travail s'exécute sur la toile», confesse un jeune fonctionnaire, pleinement investi dans le net working. Face au PC qui fait office de servante dévouée, l'internaute, l'œil aux aguets, le geste sûr, tapote sur le clavier, manipule la souris, en quête de renseignements, de doléances infinies. «Il ne se passe pas un seul jour sans que je fasse deux heures au moins de connexion. Les réseaux sociaux offrent de formidables opportunités de découvertes et d'échanges entre jeunes d'horizons divers», souligne un jeune addict d'Internet, adepte de Facebook. Confessions discrètes et recherches studieuses se côtoient et se chevauchent dans une atmosphère monacale : «tout ce qui est hors de portée chez nous est accessible sur le net par la seule magie des touches du clavier», affirme un étudiant préparant son mémoire de fin d'études. «Au lieu de faire toutes les bibliothèques à la recherche de l'introuvable information, relève-t-il, les bibliothèques virtuelles nous livrent des ressources à foison».El Kseur regorge de ces temples de la connaissance et du loisir qui illuminent les sentiers en vestales avisées. Toujours est-il que même si la curiosité de l'esprit trouve largement son compte dans ces espèces d'alcôves intimes, les requêtes y tombent aussi comme la grêle. «Il y a des pannes d'électricité fréquentes ainsi que des déconnexions qui obligent à tout refaire à zéro», signale un jeune accroc du web. En effet, chacun y va de sa gueulante, de son chapelet de récriminations. Si bien qu'internautes et gérants de cybercafés se retrouvent parfois sur la même longueur d'onde pour se plaindre des mêmes désagréments.