A défaut de pouvoir s'offrir un voyage ou simplement s'ébrouer en mer, les jeunes de Seddouk ont vite fait de lier leur quotidien avec ces petites chapelles paisibles et calmes que sont les cybercafés. Face au PC qui fait office de fenêtre d'évasion l'internaute, l'œil aux aguets, le geste sûr, tapote sur un clavier, manipule sa souris, en quête de renseignements et de bouffées de liberté. « Je fais au moins deux heures d'Internet par jour. Pour moi, c'est un moyen d'évasion et d'information », nous dit Malek B. originaire de M'Cisna. Confessions discrètes et recherches studieuses se côtoient dans une atmosphère monacale. « Tout ce dont on est sevré à l'école est disponible à profusion sur le Net. Par exemple, j'ai accès à des informations sur le mouvement national qu'on ne peut trouver nulle part dans les bibliothèques algériennes », soutient un autre internaute, enseignant de son état. La ville de Seddouk pullule de ces espaces qui permettent à une jeunesse privée de certains plaisirs de l'été, de respirer un tant soit peu. Il reste que même pour ce canal de connexion avec la vie et les voies de l'évasion les désagréments ne manquent pas. Nombre d'adeptes du Net se plaignent, en effet, de la lenteur du débit, de difficultés de connexion, de pannes et d'arrêts fréquents et d'une tarification qui souvent n'est pas abordable. Le client et le gérant se retrouvent parfois sur la même longueur d'onde pour se plaindre des mêmes ennuis.