Au lieu de faciliter la vie aux usagers, les distributeurs automatiques de billets de banque vous rendent la vie encore plus difficile en vous conviant, à chaque fois, à une course au «DAB en or». Ce bel outil moderne, à la portée de tous et offrant l'agréable commodité de vous servir de l'argent à tous moment de la journée ment devrait être facile à manipuler, rapide et précis. Il vous suffit d'une carte magnétique, la Gold de préférence et le tour est joué. Désormais ces distributeurs peuvent vous livrer jusqu'à 100 000,00 DA par semaine, une somme que le commun des usagers n'aura jamais le plaisir de demander sauf en période de fièvre dépensière tel que la rentrée scolaire jumelée à l'aïd. Là le DAB présente le bel avantage de vous servir moyennant cette petite carte, le montant convoité. Dysfonctionnements Poumon économique du pays, Hassi Messaoud a tardé à recevoir ses distributeurs, elle a tardé à les voir opérationnel et elle tarde à les voir fonctionner convenablement. BNP Paris-Bas, Société Générale, CPA, ABC Banque avec chacune un distributeur, trois distributeurs pour Algérie Poste et deux pour la BEA. On croirait la capitale du pétrole bien nantie, mais que nenni. A aborder le coté positif des choses, cet outil technologique est disponible en nombre et bien dispatché à travers les arcanes de la ville, mais de nombreux dysfonctionnements font de ce bidule un tracas de plus pour le citoyen. Les pannes techniques, un terme d'usage que les utilisateurs ne s'expliquent pourtant pas, des pannes qui concurrencent les problèmes de coupures du réseau informatique. En second lieu interviennent les oublis, omissions ou négligences d'alimentation en liquidité des DAB, occasionnés par les banquiers. Il arrive aussi des mésaventures dues au client qui saisit une fausse combinaison ou inverse son code d'accès. L'écran du distributeur change alors son attitude bienveillante. La carte est engloutie sans espoir de la retirer, parfois l'argent n'est point livré après une tentative de prélèvement non concluante, mais le compte se trouve imputé de la somme que vous n'avez pas encaissé. Le comble ! L'on se retrouve donc non seulement sans argent liquide mes aussi sans argent tout court à retirer le lendemain au niveau du guichet classique. Il faut donc revenir à la charge aux heures ouvrables et réclamer la restitution du montant chez votre banquier ou chez la banque détentrice du DAB «voleur». L'opération se fait désormais en 48h maximum au grand bonheur des usagers des DAB en question. Capitale économique, dites-vous ? Dans ces histoires de dysfonctionnements des DAB à Hassi Messaoud, le coup de grâce vous vient d'ailleurs. C'est quand tous les distributeurs affichent simultanément un écran noir, une sorte de consensus cybernétique qui vous somme de vous présenter au guichet quand il sera ouvert. A Hassi Messaoud, ce consensus est souvent atteint car les DAB se mettent fréquemment, tous en même temps à faire preuve de dysfonctionnements mineurs de quelques minutes, d'une demi-journée, voire d'une journée, avant de céder à la tentation du bug généralisé qui dure des jours, des semaines, des mois. Là, le calvaire commence. Après avoir fait le tour de l'ensemble des distributeurs en commençant par ceux de la placette de Hassi Messaoud en passant par ceux de Société Générale et ABC Banque, la deuxième agence de la BEA, se trouvant dans la périphérie du quartier des 442 logements et, en aboutissant à l'agence BNP Parisbas ayant pignon sur rue mais au niveau du rond-point de la sortie de la ville. Disons qu'après une belle trotte, l'on ne peut retirer les fameux billets de banque dans aucun distributeur censé en délivrer. La galère pour ceux qui ont oublié de s'alimenter en liquidités pour les weekends, et surtout pour ceux en déplacement qui ont oublié de ramener leur chéquier, en comptant bien entendu sur la fameuse petite carte magnétique. Erreur fatale à ne jamais commettre à Hassi Messaoud, car ces derniers peineront sans aucun doute à récupérer leur propre argent surtout avec l'avènement de la décision de l'abolition des chèques guichets au niveau des banques aux standards internationaux. Si tel est votre cas dans la capitale économique de l'Algérie, vous êtes tout simplement cuit car en cas de réel besoin de liquidités, vous serez contraint à chercher d'autres solutions de rechange telle qu'emprunter de l'argent ou faire des virements bancaires à des amis détenteurs eux, de leur chéquier, pour pouvoir récupérer la somme voulue. Des services bancaires à revoir N'est ce pas que c'est éreintant à Hassi Messaoud de s'astreindre à l'unique carte bancaire magnétique ? Ceux qui détiennent leur chéquier et à qui la carte magnétique devrait normalement faciliter les retraits par commodité, il leur arrive souvent de recourir à la bonne vieille méthode : encaisser son argent au guichet de sa propre banque et surtout ne pas oublier de prendre ses précautions pour les fins de semaines. Tout compte fait, il n'y a que le pétrole qui coule de source dans cette capitale économique. Le pétrole, conduit à travers un réseau opérant et efficace de pipe-lines et qu'on extrait à l'aide de technologies de pointe ne subit point de pannes. Les DAB, quant à eux, hormis les rares moments de fonctionnement normal, n'apportent à leurs utilisateurs que cassement de tête, course inutile et montée d'adrénaline. Un jeu du hasard ou la machine a toujours raison.