Près d'une dizaine d'exposants ont saisi cette opportunité offerte tous les deux ans pour présenter leurs dernières trouvailles et innovations en matière de transport ferroviaire, avec pour mot d'ordre des transports de plus en plus connectés, collant aux besoins des usagers et écologiquement plus respectueux. En dépit de la crise, le secteur se porte bien et les perspectives de croissance restent positives, notamment en Afrique du Nord. La région Moyen-Orient et Afrique (MEA) devrait enregistrer plus de croissance que l'Europe, 2,2% contre 1,7% respectivement. Sur le moyen terme (2015-2017). Le groupe français Alstom prévoit par exemple que 80% des projets clé en main concernant le marché du transport urbain seront réalisés dans la région MEA, loin devant l'Amérique latine (50%) et l'Amérique du Nord (30%). En matière de fourniture de matériel roulant, l'Afrique/ Moyen-Orient, l'Asie/Pacifique et l'Amérique latine sont considérées comme les trois régions moteurs de la croissance de l'industrie ferroviaire dans le monde d'ici 2019, selon la World Market Rail Study, publiée en 2014. L'Algérie, un marché porteur En Afrique, l'Algérie occupe une place de choix et représente un marché très porteur, précisément pour Alstom, ce que son président pour l'activité transport, Henri Poupart-Lafarge, n'a pas manqué de souligner dans une conférence de presse tenue en marge du salon. Alstom est le principal fournisseur pour tous les projets de tramway en Algérie et outre celui d'Alger, Oran et Constantine, une dizaine d'autres projets sont en cours. Le constructeur français a conclu un accord avec les autorités algériennes suivant la règle 51/49% sur la base duquel une usine d'assemblage a été installée à Annaba. «C'est un succès fantastique non seulement pour nous, mais aussi pour le tram en Algérie», a déclaré Henri Poupart-Lafarge. Pour lui, l'Algérie «est un marché très important», dans lequel le groupe français ne veut pas rester confiné au tram. «Nous voulons avoir le même succès sur d'autres lignes de produits», a-t-il précisé. Le prochain objectif concernera les trains régionaux, pour lesquels le groupe a répondu par un appel d'offres. «Nous voulons le même type de modèle de réussite. C'est une solution gagnant-gagnant pour la base industrielle de l'Algérie aussi bien qu'un succès commercial pour nous», a conclu Henri Poupart-Lafarge. Selon des informations parues dans la presse nationale le mois dernier, le groupe français devrait se voir attribuer un contrat pour la fourniture de 17 autorails diesel par la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF), pour un montant total de 200 millions d'euros. Nouveautés «Tout ce qui est techniquement faisable est présenté par l'industrie du rail au Salon Innotrans», a déclaré Alexander Dobrindt, ministre allemand des Transports. Et en la matière, une tendance s'est dessinée. Les nouveaux trains et tramways seront plus confortables et moins énergivores. Bombardier, le constructeur canadien d'avions et de trains, a fait étalage de son Innovia Monorail 300. Une solution de transport urbain totalement automatisée, (sans conducteur), futuriste et éco-énergétique (sans émission) qui peut transporter jusqu'à 48 000 passagers par heure. Les villes de Ryad, Sao Polo ont déjà passé commande. Le français Alstom a, quant à lui, présenté trois nouveautés à l'occasion du salon dont une concerne la nouvelle version du Citadis, le type de tramway opéré actuellement en Algérie. La nouvelle version baptisée X05, inspirée de la précédente offre «plus de modularité et de confort avec un système de captation d'énergie qui permet une réduction de 4% de la consommation énergétique, en dépit d'un gain de vitesse de 10 km/h », a expliqué Philippe Tobelem, ingénieur tramway chez Alstom. En outre, des gains sur les coûts d'exploitation sont également réalisés et peuvent être réduits de 11%. Composé de 5 modules au départ, le véhicule peut se voir adjoindre deux autres modules à la demande du client, gagnant 100 passagers de plus pour un total de 300 passagers. Cela peut être une alternative pour les opérateurs qui ne veulent pas acheter un nouveau tram. Ils peuvent simplement acquérir des modules supplémentaires, a ajouté M. Tobelem. Pour le moment, cette nouvelle version n'est commercialisée qu'à Avignon. Mais des commandes ont été passées par des opérateurs de transport en Europe et devraient être livrées vers la fin de 2016.