A l'indépendance, Zoubir Bouadjadj a été député à l'Assemblée nationale, membre du comité central et responsable de la fédération du FLN du Grand-Alger. Le moudjahid Zoubir Bouadjadj est décédé hier matin à l'âge de 89 ans, des suites d'une longue maladie, en son domicile à Hydra, laissant derrière lui un long parcours de militantisme actif. Le défunt était l'un des quatre derniers membres du Groupe des «22» encore en vie. De ces pionniers, il ne reste aujourd'hui que Othmane Belouizdad, Amar Benaouda et Abdelkader Lamoudi. Selon le moudjahid Sidali Abdelhamid, Zoubir Bouadjadj était un militant de premier rang et une figure de proue de la Révolution algérienne. Il a participé à plusieurs manifestations dont celle de 1945. Il avait rejoint les rangs du Parti du peuple algérien (PPA) en 1942, dans La Casbah, et a participé à la manifestation du 1er Mai 1945. Il rejoint ensuite le Comité révolutionnaire pour l'unité et l'action (CRUA) et devient membre du groupe des «22» et participe au congrès des Centralistes, en août 1954 à Alger. Sidali Abdelhamid, qui s'incline à la mémoire du défunt, témoigne que «Bouadjadj était un très bon élément. Un militant discipliné. Il a été désigné par ses pairs pour faire partie de l'Organisation secrète. Zoubir était, à l'exemple de son père, qui avait participé à la guerre de 1914, un militant exemplaire». Le moudjahid Chargui, après avoir rappelé les mérites du défunt, raconte que Bouadjadj était un militant engagé et un acteur de la Révolution en tant que chef de secteur. Il a contribué pleinement à la naissance du FLN et restera parmi les valeureux combattants pour la liberté et la paix dans notre pays. Le 6 novembre 1954, après les actions menées dans la capitale, Boudjadj fut arrêté et condamné à la perpétuité et ne sera libéré qu'après les Accords d'Evian, en 1962. A l'indépendance, Zoubir Bouadjadj a été député à l'Assemblée nationale, membre du comité central et responsable de la fédération du parti du FLN du Grand-Alger. Il a ensuite coupé les ponts avec la vie politique nationale. Celui qui fut un grand joueur du club algérois USMA refusait, selon ses compagnons, de cautionner certaines pratiques de nos dirigeants. «Il a préféré se retirer du monde de la politique car il était trop déçu», affirme M. Chergui. Zoubir Bouadjadj sera inhumé aujourd'hui, après la prière du dohr, au cimetière Sidi M'hamed, à Alger.