La caravane «Jeunesse et mémoire nationale» a fait une halte ce samedi dans la wilaya de Tissemsilt, offrant aux participants l'opportunité de découvrir la contribution de la région d' «El-Wancharis» (Ouarsenis) à la révolution de libération nationale. Une rencontre historique a été organisée à cette occasion à la maison de la culture «Mouloud Kacim Nait Belkacem», animée par des professeurs d'histoire, en présence des autorités locales, de membres de la famille révolutionnaire, d'acteurs de la société civile et de jeunes universitaires. Cette séance a permis d'aborder les grandes étapes de la contribution de la région d'El Wancharis à la guerre de libération, ainsi que les grandes batailles menées contre l'armée coloniale française, avec des témoignages vivants de moudjahidine de la région. A ce propos, Dr. Hamri Aissa de l'Université d'Aïn Defla a rappelé que la région d'El Wancharis a enfanté de grands leaders de la glorieuse révolution dont chahid Djilali Bounaama, et a été le théâtre d'une bataille héroïque (bataille de Bab El-Bekkouche) où sont tombés au champ d'honneur plus de 360 martyrs. De son côté, le moudjahid Abdelkader Abdelkrim a souligné que la guerre de libération a été soutenue par l'ensemble du peuple algérien, que ce soit en milieu rural, dans les villages ou les villes, et que la région d'El Wancharis détient une part importante de la mémoire nationale. Dr. Lakhdar Saidani de l'Université «Ahmed Ben Yahia El-Wancharissi» de Tissemsilt a évoqué, quant à lui, la mise en place d'une organisation structurée de la révolution à la suite des résultats du Congrès de la Soummam, et a rappelé la formation de trois katibate (compagnies) dans la région d'El Wancharis dont celle de «Kraimia», dont les moudjahidine ont attaqué les fermes des colons dans la région. Après ces attaques, l'armée coloniale française a décidé d'envahir la région de Bab El-Bekkouche, où a eu lieu la bataille éponyme, a-t-il évoqué. Le président de la commission de la citoyenneté, du volontariat, de la vie associative et de la participation des jeunes dans la vie publique au Conseil supérieur de la Jeunesse, Moussa Nouri a souligné que le CSJ oeuvre, à travers l'organisation de cette caravane, à inciter les jeunes à s'intéresser à la mémoire nationale pour renforcer leurs valeurs, leurs principes et leur identité nationale. Après cette séance, la délégation du Conseil supérieur de la Jeunesse s'est rendue dans la région de Bab El-Bekkouche, située dans la commune de Lardjem, qui faisait partie de la zone 3 de la wilaya 4 historique pendant la révolution de libération. Ils ont également visité le centre de torture d'Ain Sfa (commune de Tissemsilt), qui demeure un site témoin des pratiques brutales et des crimes horribles commis par le colonisateur français contre le peuple algérien à l'époque. Grève des huit jours : la caravane nationale historique à Oran Après Tissemsilt, a caravane nationale historique, initiée par l'Organisation algérienne du commerce et de l'investissement social, a fait escale samedi soir à Oran à l'occasion du 68e anniversaire de la grève des huit jours. Le président de cette organisation, Djaber Bensdira a indiqué à l'APS, en marge d'une conférence sur la grève des huit jours organisée en coordination avec le Musée du Moudjahid d'Oran et le bureau local de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), que «cette caravane, lancée le 28 janvier dernier à partir du Musée national du Moudjahid à Alger, a déjà parcouru huit wilayas et devra clôturer son périple, cette semaine avec la visite de quatre autres wilayas». Cette initiative, à laquelle ont pris part des commerçants, des étudiants, des enseignants et des artistes, a permis de « mieux comprendre le combat et les sacrifices des moudjahidine et des martyrs, en particulier des commerçants et des industriels algériens durant la glorieuse Révolution de libération, ainsi que la répression brutale exercée par les forces coloniales contre les participants à cette grève historique», a-t-il déclaré. La caravane a donné lieu à diverses activités culturelles et historiques autour de la grève des huit jours, ainsi qu'à des rencontres avec des moudjahidine et des familles de chahids ayant pris part à cette action lancée par le Front de libération nationale (FLN) afin de démontrer l'unité du peuple algérien autour de la révolution et son attachement à la liberté et à l'indépendance. A l'issue de la conférence organisée à Oran, le bureau national de l'Organisation algérienne du commerce et de l'investissement social a décerné, dans sa troisième édition, la médaille du «Commerçant honnête et fidèle» à un groupe de commerçants martyrs et de moudjahidine ayant contribué au succès de la grève et de la révolution. Cette distinction a été également attribuée à des commerçants actuels ayant fait preuve d'un engagement exemplaire en terme d'intégrité et de respect de la loi. Dans son intervention, Dr Mohamed Belhadj, professeur au département d'histoire et d'archéologie de l'Université Oran 1 «Ahmed Ben Bella» a souligné que «la grève des huit jours de 1957, qui a vu la participation de nombreuses catégories professionnelles et ouvrières, notamment les commerçants, a constitué un référendum populaire avant l'heure, exprimant l'attachement des Algériens à la direction de la révolution et leur volonté inébranlable d'accéder à la liberté et à l'indépendance». De son côté, Dr Guendouz Abdelkader de Université «Ibn Khaldoun» de Tiaret a rappelé que «la grève des huit jours faisait partie des actions révolutionnaires décidées par le Comité de coordination et d'exécution (CCE) du FLN, en parallèle avec l'examen de la question algérienne aux Nations unies, afin de générer un élan médiatique permettant l'internationalisation de la cause algérienne et incitant l'ONU à reconnaître le droit du peuple algérien à l'indépendance». Le directeur du Musée du Moudjahid d'Oran, Mokhtar Sedikki a, quant à lui, affirmé à l'APS que cette conférence, organisée dans l'enceinte du musée, constitue la troisième activité commémorative dédiée au 68e anniversaire de la grève des huit jours, en collaboration avec le secteur des moudjahidine et des ayants-droit, l'Université Oran 1, l'Union générale des commerçants et artisans algériens et l'Organisation algérienne du commerce et de l'investissement social.