Les malades sont contraints de se déplacer dans d'autres wilayas et certains meurent en cours de route. Les malades atteints de cancer doivent encore patienter avant de voir le service d'oncologie promis pour le mois de juin dernier ouvrir ses portes. Entre-temps, les souffrances liées à des déplacements contraignants et fatigants vers des centres se trouvant dans d'autres wilayas du pays. S'accentuent sur les ondes de la radio locale Jijel FM, le président de l'association El Fedjr d'aides aux malades cancéreux, Riad Boukraâ, n'a pas manqué de montrer son courroux face à une situation qui n'a que trop duré, en dépit des promesses quant à l'ouverture d'un service d'oncologie et en attendant une éventuelle inscription d'un centre anti-cancer dans la wilaya. M. Boukraâ estime que Jijel mérite amplement un service d'oncologie : «il faut qu'il ouvre !» tonnera-t-il avant d'ajouter : «Nous méritons mieux. S'il y a des problèmes marginaux qui retardent l'ouverture de ce service, nous refusons que cela se fasse au détriment des malades. Nous activons bénévolement mais nous n'allons pas nous taire car nos malades souffrent.» Le président de l'association El Fedjr invitera «ceux qui se trouvent dans leurs bureaux» à aller voir dans les hôpitaux, et de préciser que «nos malades se déplacent à Blida, Ouargla, Alger, Tizi Ouzou et d'autres hôpitaux et certains meurent en cours de route.» son cri de colère il le justifie par le nombre sans cesse de malades, particulièrement du cancer du sein. Rien que ces derniers jours dira-t-il, «nous avons reçu 6 dossiers», avant d'avancer le chiffre de 750 malades suivis par l'association. Remerciant les bienfaiteurs qui continuent de soutenir l'association ainsi que des APC et l'APW, le président de l'association avancera des dépenses de près 1,30 million de dinars mensuellement pour soutenir les malades (analyses, scanner, médicaments, consultations chez les spécialistes, location d'ambulances etc…) dont le nombre ne cesse croître. Sur ce plan, M. Boukraâ situera le nombre de malades de la wilaya parmi les trois premières du pays, «mais nous aurions souhaité être parmi les premiers dans un autre domaine», regrettera-t-il. En tout cas, les statistiques sont disponibles chez la direction de la santé et la caisse nationale des assurances sociales (Cnas). Il se félicitera, par ailleurs, du travail accompli avec l'ancien directeur de la santé, M. Arab qui, dira-t-il a mis en place le registre des cancéreux l'année passée. «Ce registre va nous éclairer sur la réalité de cette affection au niveau de chaque commune, et permettra de connaître les régions les plus touchées, et éventuellement déterminer les facteurs aggravant dans l'environnement immédiat.» a-t-il conclut.