Les élèves des communes rurales suivent leurs cours dans des conditions intenables. A chaque rentrée solaire, les élèves de nombreux établissements scolaires de la wilaya de Bouira sont confrontés à plusieurs contraintes. Parmi les carences dans lesquelles se débat le secteur de l'éducation, l'indisponibilité du transport scolaire et le manque de cantines scolaires. En effet, depuis la rentrée des classes, le constat est peu reluisant. Dans certaines communes, comme c'est le cas à Ridane, Malla et Zbarbar, et également Ath Rached, les collégiens, pour rejoindre leurs établissements, sont obligés de parcourir à pied une distance de 10 km, et ce, qu'il pleuve ou qu'il vente. «Cette situation dure depuis des années malgré nos multiples réclamations adressées aux autorités», nous dira un parent d'élève. Pour ces raisons, des élèves issus de ces villages enregistrent chaque année une déperdition scolaire, dont certains quittent très tôt leur collège. Outre cette difficulté à laquelle fait face les potaches à chaque rentrée et durant presque toute l'année scolaire, s'ajoute la surcharge des classes. Si les responsables au niveau de la direction de l'éducation de la wilaya affirment à chaque fois que le taux d'occupation des classes varie entre 24 et 29 élèves, il ne demeure pas moins que dans certains écoles, comme c'est le cas au niveau des grandes villes, comme Bouira, Lakhdaria et autres, ce taux est largement dépassé. Au niveau des établissements du chef-lieu de wilaya et selon les dires des enseignants, des CEM et autres lycées sont déjà à 40 élèves par classe. Une situation qui complique davantage la scolarité des élèves. Les défaillances ne s'arrêtent pas là. De nombreux établissements sont à ce jour dépourvus de directeurs. Les élèves ont également soulevé le manque d'enseignants de certaines matières comme les langues étrangères. La wilaya de Bouira compte 539 écoles primaires, 121 CEM et 50 lycées. Les élèves étudient également dans des établissements vétustes, comme c'est le cas des lycées implantés dans les communes d'Ath Laâziz, Haizer, Taghzout, où les conditions de scolarité sont de plus en plus inconfortables. La situation est de même dans les communes de l'est de Bouira. Ce sont des parents d'élèves qui ont d'ailleurs tenu à dénoncer les conditions lamentables de la scolarité de leurs enfants. Dans la commune de Saharidj, des parents avaient protesté contre les mauvaises conditions de scolarité de leurs potaches scolarisés au niveau d'une école primaire. Le groupe scolaire, selon des parents d'élèves, accuse une dégradation avancée, ce qui présente un danger pour les enfants. La rupture voire la pénurie d'eau potable dans certaines écoles pose également problème. C'est dans les localités rurales où la quasi-totalité des établissements scolaires sont dépourvus des moyens de restauration et la dégradation des structures. Ce problème pourtant maintes fois soulevé par les autorités locales n'a jamais été pris en charge par les responsables de la direction de l'éducation. «Nos enfants étudient dans des conditions très difficiles et insupportables», avait protesté le maire de la commune d'Ath Laâziz à l'occasion d'un conseil de wilaya tenu au début de mois de septembre dernier. A noter que l'entretien des écoles primaires relève des APC.