Depuis mercredi dernier, le trafic ferroviaire est partiellement suspendu. Aucun départ n'est opéré à partir des deux plus importantes gares de la capitale : Agha et la gare centrale. Les départs de et vers l'est et l'ouest de la capitale ne s'opèrent que d'El Harrach ; toutes les autres gares sont complètement fermées. A la station Ateliers, au niveau de Belcourt, deux jeunes employés de la SNTF gardent la porte d'entrée entrouverte et annoncent que les trains ne sont pas prêts de siffler pour le moment. Questionnés, ils expliquent que cette suspension est due à des dommages importants des câbles électriques suite au déraillement du train Alger-Thénia. D'après ces deux employés, les trains ne reprendront pas avant un mois au minimum. «Même à El Harrach, toutes les destinations ne sont pas desservies. Les trains vers Blida ne continuent pas jusqu'à El Affroun. De facto, les voyageurs sont pénalisés», déplore Abdelkader, psychologue résidant à Mouzaïa, dans la banlieue ouest (wilaya de Blida). Impossible d'obtenir davantage d'informations sur l'ampleur des dégâts et la date de reprise du trafic auprès de la Société nationale de transport ferroviaire (SNTF), M. Bendjaballah, son directeur général, est injoignable. Pression sur les transports urbains En raison de cet arrêt provisoire du trafic ferroviaire, les gares routières de Tafourah et du 2 Mai connaissent une pression hors normes. «Nous n'avons pas le choix, s'exclame Sid Ahmed, un étudiant résidant à Blida. Cela fait plus de deux heures que j'attends le bus, mais aucun n'arrive.» Quelques minutes après, un bus fait son apparition et est vite pris d'assaut par le flot de voyageurs. Sid Ahmed ne réussit pas à y monter. A la gare du 2 Mai, la situation est pire. Des dizaines de voyageurs attendaient les bus en destination de Aïn Taya, Bab Ezzouar, Reghaïa et Boumerdès. «Depuis mercredi, c'est le calvaire. En l'absence de trains, l'insuffisance de bus est flagrante», s'écrie une dame de Reghaïa. Un autre voyageur déplore le manque d'organisation et les dépassements des transporteurs privés qui, profitant de cette circonstance, surpassent largement le nombre réglementaire de passagers pour faire des gains supplémentaires. Pour éviter la cohue à la montée du bus, plusieurs voyageurs «malins» préfèrent les attendre à l'arrêt de Belcourt. Avec le grand déséquilibre entre la foule de voyageurs et le nombre insuffisant de bus, la pression sur les gares routières de la capitale restera des plus intenses dans les jours à venir.