Près de deux cent jeunes, pour la majorité des diplômés au chômage, sont sortis avant-hier après-midi dans la rue où ils ont fini par observer un sit-in pacifique devant le siège de l'assemblée populaire communale de Rahouia, à 36 Km au Nord du chef-lieu de wilaya Tiaret, pour protester contre « la marginalisation et la ségrégation sexiste, voire le piston dans l'embauche », est-il noté dans une déclaration adressée aux responsables locaux. Les protestataires dont les représentants, plus d'une vingtaine de jeunes, avaient été reçus par le maire, parlent de « politique régionaliste qui caractérise l'emploi dans la wilaya ». A l'appui des revendications, les plaignants citent en exemple des sociétés ou des entités publiques à caractère économique qui font appel à des gens ne résidant pas la daïra, ceci au moment où les rangs des chômeurs de luxe continuent de grossir démesurément dans une région, certes à vocation agricole mais qui aurait dû générer des perspectives plus ou moins bénéfiques aux populations locales. M Benaouda, P/APC d'obédience RND, qui parlementait avec les jeunes dans son cabinet, aurait réfuté certaines allégations concernant le recrutement de gens hors du village dans la bibliothèque communale pour laquelle il dit « réserver des postes aux autochtones ». Pour ce qui est de la Sonelgaz, à laquelle les protestataires reprochent l'opacité dans l'opération de recrutement, à travers le concours organisé le 25 mai dernier, de trois agents, « le premier magistrat de la ville argue d'un redéploiement interne du personnel ». En tout état de cause et nonobstant le droit légitime des jeunes de protester pour l'embauche, il y a dans l'approche quelque chose qui s'apparente au « syndrome de Ouargla » car, comme le dira un responsable qui préfère garder l'anonymat, « il y a une écrasante majorité de gens de Rahouia qui travaille et habite au chef-lieu. » Quant au fond du problème, en face d'une offre d'emploi plutôt insignifiante, qu'est ce qu'on attend pour définir les opportunités d'investissement et d'emploi dans une région riche par ses terres ?