La nomination du futur président intérimaire du Burkina Faso, qui sera en charge jusqu'aux élections de fin 2015, devrait intervenir «lundi (aujourd'hui, ndlr) au plus tard», a estimé hier un membre de l'armée. L'armée, l'opposition et la société civile ont déposé à 11h30 (locales et GMT) leurs listes de candidats à un collège de désignation qui aura la responsabilité de choisir le futur homme fort du pays. «On aura le nom au plus tard dimanche dans la nuit», a lancé, plus optimiste, Zéphirin Diabré, le chef de l'opposition burkinabé, qui fait partie de ce collège. Le collège, qui comprend 23 personnes, en majorité des civils, dont M. Diabré, s'est réuni une première fois hier matin dans un bâtiment de Ouaga 2000, un quartier résidentiel de Ouagadougou, à proximité de la Présidence. Certain de ses membres demeureront toute la journée sur place, pour rencontrer les postulants, avant une séance de travail prévue à 18h. Un cinquième nom a complété la liste des personnalités déjà connues : Michel Kafando, un diplomate émérite, a été proposé par l'armée aux côtés de l'archevêque Paul Ouédraogo et de Joséphine Ouédraogo, une ancienne ministre. Société civile et opposition ont, de leur côté, présélectionné monseigneur Ouédraogo, ainsi que les journalistes Cherif Sy et Newton Ahmed Barry. L'actuel homme fort du pays, le lieutenant-colonel Isaac Zida, avait fixé à dimanche midi l'heure limite pour déposer les candidatures. On ignore encore si les autorités civiles et religieuses ont bien déposé les leurs. L'armée a pris le pouvoir le 31 octobre, à la chute du président Blaise Compaoré, chassé par la rue après 27 ans de règne, et doit le rendre rapidement aux civils. L'Union africaine a lancé un ultimatum, le 3 novembre, au Burkina Faso, lui demandant de valider d'ici quinze jours ses institutions de transition et de se choisir un Président intérimaire.