Lancés voilà déjà deux bonnes années, les travaux de doublement du gué qui enjambe l'oued Mactaa risquent de perturber pendant encore longtemps le trafic sur ce tronçon particulier de la RN11. Pourtant, malgré des retards avérés, le chantier semblait avancer à un bon rythme. Ce qui augurait d'une possible livraison de la double voie, dès le début de la saison estivale, au grand désenchantement des nombreux usagers qui attendaient cet instant de délivrance avec une grande certitude. Il est vrai que la construction des ouvrages d'art, dont celui enjambant la voie de chemin de fer reliant Mohammedia à Arzew, avait été menée à terme dans des délais apparemment raisonnables. Même l'ancienne caserne des gardes communaux qui se trouvait sur le tracé n'aura posé aucun problème lors de sa destruction, laissant entrevoir le parfait tracé fendant la dune de sable. La pause d'une grosse couche de tuf interviendra sous le regard impassible des rouleaux, ouvrant droit à la dernière couche de gravier. Ce qui n'empêchera pas quelques énergumènes à forcer le passage avant l'arrivée du tapis de revêtement dont la réalisation est sans cesse remisée pour des raisons que les usagers qui peinent à franchir cet obstacle voudraient bien comprendre. En effet, tous les matins, ils sont des centaines à se bousculer pare-chocs contre pare-chocs pour parvenir à rejoindre les deux tronçons valides de la double voie. Ce calvaire qui peut parfois durer plusieurs heures, est à nouveau servi en début d'après-midi, notamment aux usagers qui reviennent d'Oran. Le passage du longiligne train à carburant, à destination de la gare de Mohammedia ou lorsqu'il se rend à la raffinerie pour faire le plein, ajoute encore au désespoir des routiers. Parfois, l'attente peut perdurer jusqu'à la tombée de la nuit, favorisant l'émergence de quelques comportements imbéciles dont les auteurs se discriminent par une absence totale de civisme et de savoir-vivre. Des agissements irresponsables et dangereux qui, au lieu d'aider à résoudre le problème, ne font qu'exacerber des esprits déjà fortement contrariés par la canicule ambiante et l'incurie des responsables. Car, avec un zeste de bonne volonté, il aurait été possible d'ouvrir à la circulation au moins la voie dans le sens Mostaganem-Oran, en attendant la livraison définitive de l'ouvrage qui se fait vraiment désirer. D'où la question de savoir quand ce calvaire quotidien prendra-t-il fin ?