L'Union européenne, en concertation avec le ministère de la Culture, s'apprête à injecter un budget de 24 millions d'euros pour appuyer un programme qui s'étalera sur 56 mois, et qui consistera à protéger et à valoriser le patrimoine en Algérie. C'est ce qui a été déclaré, hier, à l'occasion d'une rencontre organisée à la Cinémathèque d'Oran, qui a réuni des experts européens, des représentants du ministère de la Culture, ainsi que le milieu associatif de l'Ouest qui active dans le domaine de la sauvegarde du patrimoine. «L'idée n'est pas de faire de la restauration clés en main, mais de créer des dynamiques au niveau local, et apporter un soutien technique en termes de méthode, d'outil, de gestion et de connaissance en matière d'inventaire», explique Mathieu Malvané, un expert européen dans le domaine de la protection des biens culturels. L'objectif d'un tel programme est «d'accompagner la prise en compte du patrimoine comme outil de développement local en Algérie, et de contribuer à son identification, sa protection et sa mise en valeur». Au départ, trois opérations pilotes seront lancées, à La Casbah d'Alger, au tombeau d'Imadghassen (Batna) et au musée des Antiquités. Hier, beaucoup d'associations ont regretté qu'Oran ne soit pas concernée par les opérations pilotes, alors qu'elle en a cruellement besoin. «Il n'y a qu'à voir l'état dans lequel se trouve Sidi El Houari», dira un des représentants du mouvement associatif.