Le prix du panier de l'Opep, qui est composé des onze qualités de pétrole brut des pays membres de l'organisation, a battu un nouveau record, selon un communiqué de l'organisation. Le prix, qui est publié le lendemain après le calcul de la moyenne de la journée précédente, a atteint 72,64 dollars mardi, en augmentation de 1,04 dollar par rapport à lundi. Le précédent record, qui datait du 14 juillet, était de 71,71 dollars le baril. Le prix du panier est le prix de la moyenne des prix des onze qualités de pétrole. Il n'est pas coté sur le marché. Il sert juste de référence pour l'Opep dans sa politique de régulation des prix. Cette augmentation est le résultat de la hausse des prix pour certaines qualités comme celle du Sahara blend algérien dont le niveau est proche du pétrole brent de la Mer du nord. Durant l'année 2000, l'Opep, qui avait arrêté une fourchette des prix, avait fixé comme objectif de réguler sa production pour atteindre la cible d'un prix du panier à 25 dollars le baril. Cette fourchette fixait un minimum de 22 dollars et un maximum de 28 dollars pour le baril. A moins de 22 dollars le baril, l'Opep avait programmé de réduire sa production. Et à plus de 28 dollars, l'Organisation devait augmenter sa production. Depuis l'année 2004, la fourchette n'est plus fonctionnelle. L'augmentation de la demande mondiale de pétrole avec l'apparition de nouveaux gros consommateurs de pétrole brut comme la Chine et l'Inde et la croissance de l'économie mondiale et notamment celle de l'économie américaine ont poussé les prix du pétrole graduellement. Ils ont doublé en 2005 et durant cette année 2006, les prix sont en train de franchir de nouveaux paliers avec en perspective leur triplement par rapport à 2001. Et ce, bien que les pays de l'Opep produisent à plein régime au-dessus de leur quota officiel. Le nouveau record du panier de l'Opep à 72,64 dollars va amener l'Organisation à approfondir encore la réflexion sur une nouvelle fourchette des prix. Vers le mois de novembre 2005, des responsables de l'Organisation avaient estimé qu'un baril à 50 dollars pour le panier pouvait favoriser les investissements dans l'exploration-production sans porter atteinte à la croissance économique mondiale. A 50 dollars, le prix avait doublé et ce niveau semblait faire consensus au sein des pays producteurs et des pays consommateurs. En 2006, le prix du baril a franchi de nouveaux seuils dans la durée qui font entrevoir un triplement du niveau moyen arrêté au début des années 2000, soit 25 dollars le baril pour le panier de l'Opep. Les niveaux actuels des prix pourraient encore grimper si on prend compte certaines données nouvelles telle que la baisse des stocks hebdomadaires américains qui a été annoncée hier par le département de l'énergie. Les stocks de pétrole brut on baissé de 1,1 million de barils, tandis que les stocks d'essence ont connu une baisse encore plus importante, soit 3,2 millions de barils. Une baisse nettement supérieure à celle que prévoyaient les analystes. Autre fait important, le département de l'énergie s'attend à une demande encore plus forte en essence. La publication des chiffres a provoqué une hausse des prix sur les marchés américain et londonien. Le light sweet crude à New York était coté à 77,15 dollars le baril vers 15 h GMT, tandis que le brent à Londres était à 78,32 dollars le baril. Les prix se sont maintenus malgré la décision du gouvernement américain d'utiliser les réserves stratégiques après la fermeture lundi du champ pétrolier Prudhoe Bay en Alaska par BP pour cause de fuite dans un oléoduc. Cette fermeture pourrait durer des mois et influera à coup sûr sur les cours du pétrole. Le champ produit 400 000 b/j, soit 8% de la production américaine. La situation au Liban, les troubles au Nigeria et la perspective d'une aggravation du différend entre l'Iran et les pays occidentaux sur le nucléaire pourraient concourir à porter les prix au-delà des 80 dollars le baril dans très peu de temps.