A Relizane, ville de l'intérieur où le mercure enregistre, en cette saison, des températures impressionnantes, la population semble s'adonner à un rythme de vie réduit au minimum. Ainsi, hormis les festivités nuptiales qui viennent rompre une situation de statu quo, tout le monde paraît, ici, tourner le dos aux vacances en ce moment de grandes chaleurs. Si les virées au littoral, à quelques dizaines de kilomètres, sont le dernier des soucis des Relizanais, dégradation du pouvoir d'achat oblige, les multitudes d'associations culturelles et artistiques brillent par leur absence justifiant leur sommeil par le manque de subvention, histoire de la charrue avant les bœufs. Ainsi, les journées dans cette ville de pas moins 125 000 âmes se succèdent et se ressemblent par leur amertume. A chaque apparition des rayons de soleil annonçant une forte température, la ville se lance dans une mouvance telle une course contre la montre. Les commerçants, notamment les informels, se hâtent de squatter tous les espaces libres (rues, trottoirs et esplanades) pour exposer tous genres de produits sans aucun respect des valeurs requises pour l'hygiène. On rencontre, sur le même lieu, poisson, fruits et légumes, pain… Tôt le matin, les ménagères, symbole de civilisation, envahissent, hâtivement, ces espaces pour s'approvisionner ou s'acheter un cadeau à présenter à un proche circoncis ou ayant décroché son bac. Tout cela avant que le soleil n'atteigne le zénith. « On est appelé à faire rapidement nos courses pour échapper, dans quelques heures, au soleil qui assommera le tergui », nous dira Hadja Halima en marchandant avec un vendeur à la criée. En ces premières heures de la journée, les chômeurs, les fonctionnaires (en congé) se tassent sous le feuillage des arbres de la place de la mairie, en chantier pour sa transformation en un jet d'eau pouvant un jour procurer une certaine fraîcheur, abordant le sujet de l'agression israélienne du Liban et l'héroïque riposte du Hezbollah. Avant que midi n'arrive, tout le monde se disperse pour se réfugier et passer une longue sieste paralysant ainsi toute activité dans la ville qui ne continue que par ses administrations. Quelque temps avant le coucher du soleil, la vie reprend. Les citoyens, les commerçants s'affairent dans l'arrosage des trottoirs afin d'adoucir le climat. Et d'un coup, les crémeries de la cité DNC sont envahies par les familles venues savourer des glaces avant de rentrer achever la nuit sur les balcons. Cela dit, Relizane, en dépit de ses grandes potentialités touristiques, notamment Hammamet Mentilla (Ouarsenis), Sidi Bouabdellah (Sidi Khettab), n'arrive pas à tirer profit de ces opportunités. Placé dans la région boisée de l'Ouarsenis, Hammam Mentilla peut, sans contexte aucun, constituer un coin idéal pour l'édification d'un centre vacancier d'autant plus que ses eaux sont conseillées pour la guérison de plusieurs maladies dermatologiques. Enfin, il est déplorable que la population d'une aussi importante ville comme Relizane soit livrée à une telle flânerie, et ce ne sont pas les talents qui manquent dans tous les domaines.