Le clash survenu lundi passé entre des avocats et le président d'audience du tribunal criminel de Constantine, pour une histoire de report du procès, n'a toujours pas connu son épilogue. Le boycott de la présente session criminelle décidé suite à ce conflit par les avocats du barreau de Constantine est entré donc dans sa troisième journée. Le litige est survenu lorsque des avocats avaient demandé le report d'une affaire traitant de trafic de drogue, au motif de l'incapacité de l'un des prévenus d'assister à l'audience, pour des raisons de santé. Une demande refusée par le président de séance. En signe de protestation, les avocats ont décidé de quitter la salle s'attendant vraisemblablement à ce que la séance soit levée comme le stipule l'article 292 du code de procédure pénale, lequel stipule clairement qu'une affaire relevant du pénale ne saurait être jugée sans la présence des avocats des prévenus. Mais le président de la cour est passé outre l'article en question en poursuivant l'audience jusqu'à son terme. Interrogé à ce propos, Mostefa Lenouar, le bâtonnier de la région de Constantine, nous a confié hier avoir alerté la tutelle à ce sujet en précisant que les discussions sont en cours afin de trouver une issue à ce conflit. «Il est indéniable qu'une faute ait été commise lors de l'audience de lundi passé. La loi est claire. Dans ce cas de figure, le président d'audience aurait du répondre favorablement à la demande de la défense et suspendre la séance. Nous avons engagé des discussions avec les magistrats de la cour de Constantine et le procureur général pour un règlement rapide de ce conflit», nous dira-t-il. Pour rappel, il ne s'agit pas d'un premier conflit lors des audiences entre avocat et magistrats de la Cour de Constantine. Au mois de novembre 2008, le conseil de l'ordre des avocats a décidé de boycotter la session criminelle suite à une dispute entre un juge et un avocat au tribunal de première instance ayant conduit à l'expulsion de l'avocat de la salle des audiences. Une mesure qui a provoqué la colère des robes noires à l'époque.