Se justifiant par l'existence d'une demande réelle sur le marché national, des opérateurs économiques spécialisés dans l'activité import ne trouvent, aujourd'hui, aucune difficulté à importer des produits alimentaires qualifiés pour le moins de superflus. Si les importations des produits agricoles de base ont coûté à l'Etat, pour les 11 premiers mois de 2014, environ 6 milliards de dollars, dont 3,2 milliards de dollars pour les céréales, 1,840 milliard de dollars pour les produits laitiers et 825 millions de dollars pour les sucres, des millions de dollars sont également dépensés pour l'importation de produits qui n'ont fait qu'alourdir la facture des importations alimentaires et dont le marché pouvait facilement se passer. Ainsi, selon les chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques (CNIS), relevant des Douanes algériennes, l'Algérie a importé, à titre d'exemple, durant la période indiquée, des abats de bovins congelés, autres que la langue et le foie, frais ou réfrigérés ainsi que d'autres carcasses de bovins et ovins pour une valeur de près de 20 millions de dollars. Dans la catégorie poissons, nous importons toutes sortes de produits halieutiques : saumon de l'Atlantique et du Danube, thon rouge du Sud, frais ou réfrigéré, merlan bleu, bar, sardine, raie, anchois, farine, œufs et laitance de poissons, des crustacés et des langoustes, pour une valeur dépassant les 500 000 dollars. Bien que produits localement, des légumes — pommes de terre, tomates, oignons et échalotes à l'état frais ou réfrigéré, choux-fleurs, carottes et navets, laitue, épinards, haricots, fèves et autres — sont importés tout au long de l'année. Le coût estimé pour ces produits dépasse aussi un million de dollars, selon les statistiques du CNIS. Même si les quantités ne sont pas importantes, l'Algérie importe également des dattes pour 43 685 dollars, mais aussi des fruits exotiques, comme les ananas (780 833 de dollars), les avocats et les kiwis (2,7 millions de dollars), des oranges (17,7 millions de dollars), des mandarines, du citron, du raisin, de la pastèque, du melon, des pommes (120,2 millions de dollars), des poires, des abricots, des pêches, des fraises et autres. Tous genres de fromages et produits laitiers, yaourts et beurre sont recensés dans la structure des importations, alors que les étals des commerçants regorgent de produits similaires fabriqués localement. Les eaux minérales et l'eau douce sont aussi importées pour une valeur de plus de 200 000 dollars. Les produits de boulangerie, pâtisserie et biscuiterie, ou encore du couscous, ont coûté à eux seuls près de 18 millions de dollars. C'est dire qu'aucune catégorie dans le chapitre alimentaire n'échappe au cercle vicieux de l'importation. Et c'est essentiellement sur ce chapitre que les experts recommandent de procéder à un contrôle plus rigoureux, voire des interdictions pures et simples, si l'on veut réellement freiner la hausse de la facture alimentaire du pays.