A-t-on vu par les temps qui courent des parents d'élèves prendre à leur charge la restauration de l'établissement de leurs chérubins? Eh bien, c'est ce qui s'est passé à l'école Ben Badis de la ville d'Aïn Beida. Voyant l'établissement de leur progéniture menaçant ruine, les parents se sont empressés de venir au secours de l'une des plus vieilles écoles de la ville. Plutôt l'annexe, connue autrefois sous le nom d'école maternelle. Lors du premier trimestre de l'année scolaire en cours, il s'en est fallu de peu pour que cet établissement change de main pour servir de bureaux aux inspecteurs de la circonscription, sous le prétexte que l'école mère suffit largement à la demande et que les six classes qui composent l'annexe nécessitent de grosses réparations. Chose que les parents n'entendent pas de cette oreille, redoutant que l'annexe échappe à leurs enfants de façon définitive. Ali, Hicham et tous les autres parents se sont portés volontaires pour faire les réfections nécessaires. Pendant tout ce temps, la municipalité est restée muette, elle la propriétaire des lieux. Qu'importe, les parents ont fait appel à des travailleurs et ont entrepris de gros travaux, comme la remise à neuf des plafonds, le chaulage des murs et tutti quanti. Sans vouloir exagérer, l'un des parents initiateurs du projet, Ali pour ne pas le citer, nous confie que ces opérations de réfection ont coûté la bagatelle de 60 millions de centimes. «Pendant le premier trimestre de l'année scolaire actuelle, nos enfants étaient contraints à subir le système de la double vacation dans l'école Ben Badis ? Nous parents étions contre, d'autant plus que ce système est devenu obsolète. Grâce à la compréhension de la première responsble du secteur de l'éducation nous avons obtenu gain de cause pour que l'annexe revienne à nos enfants. sans attendre l'aide de qui que ce fut, nous avons entrepris les réparations nécessaires.» Effectivement, les six classes que nous avons visité ont retrouvé une seconde jeunesse. Mieux, un jeune peintre s'est porté volontaire pour décorer les murs des salles de classe avec des dessins, des peintures qui charment le regaard des bambins. Avec la solidarité retrouvée, gageons que d'autres associations de parents d'élèves ne manqueront pas de répondre à l'appel de l'école de leurs enfants pour y apporter leur contribution !