Un avion de transport C130 de la compagnie nationale Air Algérie (vol AH 2208) en route d'Alger à Francfort s'est écrasé dans la nuit de dimanche à lundi près de la province Piacenza (Nord) causant la mort de ses trois membres d'équipage, a annoncé la compagnie nationale dans un communiqué de presse. Selon les agences de presse, « l'avion avait signalé un problème de moteur avant de s'écraser dans la zone heureusement non habitée de Besurica aux portes de la ville de Piacenza, au sud de Milan et au nord de l'Emilie-Romagne ». Le maire de Piacenza, Roberto Reggi, a qualifié à l'agence française de « miracle » le fait que l'avion soit tombé dans une zone inhabitée, alors que tout le reste de la zone est densément peuplé et que le crash de l'avion cargo sur la ville aurait « provoqué immanquablement un désastre ». Selon d'autres sources, vers 20h10, l'équipage de l'appareil a contacté la tour de contrôle de Milan (Italie) pour annoncer qu'il « perdait de la puissance sur un moteur » et qu'il était obligé de descendre. L'avion n'a pu ni faire demi-tour ni effectuer un atterrissage forcé. L'appareil a décollé vers 18h15, heure locale, d'Algérie et devait se poser vers 21h30 en Allemagne. Les causes de l'accident ne sont actuellement pas encore connues. Les services de secours et les enquêteurs de l'aviation civile italienne se sont rendus sur les lieux pour investigations. Une cellule de crise a été installée conformément à la procédure en la matière et une commission a été dépêchée en Italie pour enquête. Hier, cette triste nouvelle a bouleversé les employés de la compagnie nationale, notamment à l'aéroport international Houari Boumediène (Alger). L'enregistrement des passagers a connu quelques perturbations, voire un arrêt momentané en signe de solidarité avec les collègues qui sont morts suite à ce terrible crash. Sous le choc, certaines langues se délient pour dénoncer le manque de sécurité, affirmant que l'appareil a effectué plusieurs rotations sans être contrôlé techniquement. Un avion cargo est un avion servant principalement à transporter des marchandises (fret aérien). Air Algérie opère 3 vols cargo hebdomadaires en Hercule C130 au départ de Marseille- Provence et à destination de Hassi Messaoud pour le fret de l'industrie pétrolifère (un vol est affrété par Sonatrach et les deux autres par Icar aviation). Des vols cargo ponctuels sont également opérés par Air Algérie à destination d'Alger et d'Oran. L'essor du transport aérien entre l'Afrique du Nord et l'Europe offre de bonnes perspectives quant au développement des lignes cargo sur cet axe. La compagnie aérienne dispose de trois avions réservés au transport cargo. Air Algérie a connu il y a quelques années une grande catastrophe : le crash du Boeing 737-200 après son décollage de Tamanrasset en mars 2003. Elle est considérée comme la première dans l'histoire de l'aviation civile algérienne faisant 102 morts. Cet événement a accéléré le plan de retrait de la vieille flotte et l'acquisition d'avions de nouvelle génération. La moyenne d'âge est passée de 17 ans en 2003 à 3,5 ans en 2006. La majorité de la flotte ainsi renouvelée a été affectée pour le transport des passagers. Le service cargo n'a visiblement pas bénéficié des mêmes avantages. Plus récemment, un Boeing 737 d'Air Algérie (18 mars 2006) est sorti de la piste à l'aéroport international de Séville (Espagne). Cet incident a été provoqué par un problème dans le train d'atterrissage de l'appareil dont l'une des ailes a heurté le sol. Contrairement à ce drame, cette fois, il ne s'agit pas d'avion de transport de passagers, mais de transport de marchandises. Quelles sont les causes des accidents ? Il est rare qu'un accident aérien soit dû à une seule cause. La plupart sont la conséquence d'un enchaînement d'événements variés. Les rapports d'analyse font d'ailleurs la distinction entre la cause principale et les différents facteurs ayant contribué à la catastrophe. L'erreur humaine est la cause principale des accidents d'avions. Les équipages doivent s'entraîner régulièrement et intensément pour éviter ces erreurs. En second lieu vient la défaillance de l'avion. A chaque incident, la maintenance suscite aussi des interrogations. Les spécialistes de l'aviation civile affirment qu'un avion ancien est plus exposé aux risques d'un crash qu'un avion récent. Il y a un nombre de sollicitations maximum pour un avion, donné par le constructeur, et que la compagnie aérienne ne peut dépasser.