Les habitants de la cité 356 Logements LSP de la Colline rose voient rouge. Ils sont en colère contre le promoteur public, Gesi-Immo Est, qui, selon eux, s'est accaparé d'un espace pour le transformer en chantier. Dans une pétition adressée à notre rédaction, l'association représentant les locataires dénonce un nouveau chantier à l'entrée principale de leur cité, dont l'objet est la réalisation de deux nouveaux immeubles au lieu d'une école, tel que cela avait été annoncé au premier coup de pioche. Les engins des travaux publics ont rendu le paysage de ce quartier, censé être résidentiel, lugubre. Pis encore, après les dernières pluies, qui se sont abattues, outre les affaissements, la gadoue s'est installée et les habitants pataugent dedans pour accéder à leur domicile. «L'environnement dans notre cité s'est dégradé et les arbres disparaissent au fur et à mesure. A l'entrée des blocs, il faut nettoyer la boue qui colle aux chaussures. Par temps ensoleillé, c'est la poussière générée par la terre sèche des chantiers qui s'invite dans tous les appartements, même si on n'ouvre pas les fenêtres», se plaignent les signataires de la pétition. Pourquoi le promoteur public, Gesi-Immo Est, n'a-t-il pas respecté son engagement avec ses clients ? Aucune réponse, puisque nos tentatives de joindre le premier responsable sont restées vaines, car on ne répond jamais au téléphone du standard. Même nos multiples déplacements au siège de l'entreprise, situé dans la cité Kouba, sont sans résultat. «Le chef est toujours absent», selon l'agent en faction à l'entrée. Ce qui est sûr, par contre, c'est le courroux de tous les habitants de cette cité. Sur le plan environnemental, l'avancée du béton a sérieusement impacté le mont de l'Edough, qui ne cesse de perdre son couvert végétal. Ses flancs dominant la ville de Annaba et sa périphérie ne cessent de se dégarnir. Une situation qui n'a pas laissé sans réaction l'Association nationale pour la protection de l'environnement et la lutte contre la pollution (Anpep). Selon M. Halimi, le président de cette dernière, «l'alerte a été donnée sur les énormes risques d'érosion qui menacent le versant du mont de l'Edough suite à la destruction de la flore». Adressé aux autorités locales et nationales, un rapport bien détaillé a été établi dans ce contexte. A la lecture des conclusions, il est relevé que le piémont de l'Edough et toute sa périphérie sont sérieusement menacés par les travaux de construction des entreprises de bâtiment, entre autres, Gesi-Immo Est et l'ENPI. «Dans des chantiers, les entreprises ont creusé des fondations très profondes générant affaissements et détérioration du couvert végétal», est-il souligné. Une autre menace est soulignée dans ce document. Elle concerne le programme de «la ceinture de la paix verte» qui prévoit la plantation de 100 000 arbres. L'absence de cette ceinture entraîne, inéluctablement, la disparition du microclimat de la région de Annaba, tant que le couvert végétal qui assurait la fixation des terres a disparu. Cupidité et atteinte à l'environnement sont désormais les nouveaux principes adoptés par les promoteurs, notamment en l'absence d'un wali et d'un chef de daïra à Annaba.