Le seul objectif de l'association Anpep est de protéger le lac Fetzara, un bassin situé entre trois communes de la wilaya d'Annaba. Bonne initiative de l'Association nationale pour la protection de l'environnement et la lutte contre la pollution (Anpep), dont le siège est à Annaba. Cette détermination a pour seul objectif de protéger le lac Fetzara, un bassin situé entre trois communes de la wilaya d'Annaba, à savoir Berrahal, El-Eulma et Chorfa, et lequel est sérieusement menacé. Et pour la circonstance, l'Anpep vient de lancer un vaste programme devant permettre, pendant les cinq prochaines années, une réelle protection à cette dépression de quelque 23 000 hectares. Ce programme s'articule sur deux principaux axes, apprend-on auprès de M. Halimi, président de l'Anpep. Le premier consiste en des opérations de sensibilisation déjà menées sur le terrain par les agents de l'association en collaboration avec les autorités locales et les différents services de sécurité et devant cibler les populations et autres unités de productions implantées au abord du lac. Le second est le lancement des investigations pour situer les carences et trouver des solutions adéquates pour la sauvegarde de la faune et la flore de cette étendue d'eau. À cela, il faut ajouter qu'à la veille de la Journée nationale de l'arbre, le 25 octobre 2009, l'Anpep avait, avec la commune de Berrahal, exécuté une opération d'implantation de 500 arbres sur le périmètre du lac Fetzara. Cette opération est la première phase d'un projet d'implantation de 7 000 arbres de différents types s'inscrivant dans la perspective de création d'un équilibre écologique, notamment dans la zone humide de Fetzara. Il vise également l'extension du couvert végétal dans une wilaya connue pour être une des plus polluées du pays. Dans un passé récent, en l'absence de toute protection, le lac Fetzara, pourtant classé, en 2003, zone “ramsar”, dont la protection s'impose, a frôlé la catastrophe, en raison des déchets et rejets polluants de certaines unités de production en activité au niveau de la zone industrielle de Berrahal, des drainages et de la mise en valeur des terres qui engendrent la surexploitation des espèces et la détérioration de la couche végétale, et surtout du comportement néfaste de certains trabendistes qui ne reculent devant rien. Même le sable des rives du lac Fetzara n'a pas été épargné par les trafiquants de tous bords. Il a fait, ces derniers temps, l'objet d'un pillage. Les pilleurs, qui sont nombreux selon les habitants, opèrent au grand jour du côté des communes d'El-Eulma et Chorfa. Ce sable, qualifié de produit de haute qualité dans la construction, est destiné, selon nos sources, à une certaine frange de la société, autrement dit les mercantiles, pour la réalisation de villas de luxe. Pour rappel, la classification de ce site naturel est intervenue à l'issue des visites sur ce site, effectuées il y a quelques années par des experts en la matière et qui ont jugé cette étendue d'eau naturelle “d'excellent site d'accueil, en période hivernale, d'une avifaune nicheuse composée souvent d'espèces rares et protégées”. Selon une étude menée récemment, plus de 70 000 oiseaux voyageurs, dont 55 000 de différentes espèces, ont été recensés sur les lieux durant la période de niche.