La violence et le terrorisme continuent de dominer le quotidien des Libyens malgré l'amorce d'un dialogue à Genève entre les différentes milices rivales. Hier, neuf personnes, dont cinq étrangers, ont été tuées dans un assaut de plusieurs heures lancé contre un hôtel de Tripoli par des hommes armés qui, au final, se sont fait exploser. Il s'agit là d'un nouvel exemple du chaos régnant en Libye. Au moment où l'attaque était en cours contre le grand hôtel Corinthia dans le centre de la capitale, la branche libyenne du groupe djihadiste Etat islamique,l'a revendiquée, selon le centre américain de surveillance des sites islamistes SITE. Le porte-parole de la sécurité a précisé que deux femmes figuraient parmi les assaillants. La capitale libyenne est contrôlée par Fajr Libya, une puissante coalition de milices notamment islamistes, qui a installé un gouvernement parallèle à Tripoli après en avoir chassé celui reconnu par la communauté internationale. L'assaut contre le Corinthia, connu pour accueillir des diplomates, des responsables libyens et des étrangers, a commencé le matin par l'explosion d'une voiture piégée devant l'établissement. Aussitôt après, trois hommes armés ont pénétré dans l'hôtel. Ils ont été immédiatement pourchassés par les forces de sécurité qui relèvent du gouvernement pro-Fajr Libya, et dont un grand nombre a également assiégé le Corinthia. L'assaut s'est achevé en milieu d'après-midi avec la mort des trois assaillants qui ont activé les ceintures explosives qu'ils transportaient, alors qu'ils étaient «pourchassés et encerclés» au 24e étage, selon Issam Al Naass, porte-parole des opérations de sécurité à Tripoli. Bilan : neuf morts. Outre les cinq étrangers, une sixième personne «prise en otage» par les assaillants et dont la nationalité n'était pas connue a péri lorsque les hommes armés se sont fait exploser, a-t-il précisé. A signaler qu'en plus du terrorisme, les milices rivales pro et antigouvernementales continuent de se disputer les territoires et la manne pétrolière au prix de combats meurtriers.Malgré la trêve annoncée par les milices conformément à un accord conclu à Genève en janvier, les combats meurtriers ont continué, notamment à Benghazi (est), où les forces gouvernementales tentent de reprendre la ville contrôlée en grande partie par les groupes islamistes.