La visite du « Mathaf El Moudjahed » d'Adrar a été l'occasion pour commémorer le 20 août marqué par la journée nationale du Moudjahed. Cette infrastructure, qui abrite une bonne partie de l'histoire de la révolution algérienne, est implantée au centre ville d'Adrar, à quelques mètres de la place du 1ier Novembre 54, sur une superficie de 900 m2, inaugurée en 1997 sous la direction de M. Touahria Mohamed. Ce petit palais de l'histoire est une annexe du Mathaf El Watani du Moudjahed d'Alger. Il héberge une portion de la mémoire de la révolution algérienne et sa lutte armée, spécifiquement celle des régions du Touat, Gourara, Tidikelt et sur le front sud connu sous l'appellation « Front Mali ». La virée dans ce musée nous plonge en plein cœur de notre histoire par le témoignage d'objets, d'armes, de cartes, d'ustensiles, etc., qui ont servi pendant la guerre de libération, ainsi que l'exposition de photos, portraits, listes, archives, débris d'avion abattu qui rappellent la résistance farouche sur le terrain de combattants pour l'indépendance. Cependant, l'exposition qui a énormément soulevé notre intérêt reste celle qui exprime les « batailles de l'erg », de 1957 à 1962, sous le commandement du général Bigeard du côté Français, dans laquelle on peut voir et suivre sur une carte d'Etat Major de l'ALN, toutes les étapes parcourues par les Moudjahiddines durant cette lutte menée dans cet immense désert de dunes de sables à découvert avec des armes rudimentaires. action héroïque L'exposition retrace l'une des plus grandes offensives de l'armée française lancée dans le grand erg occidental, le 13 novembre 1957, avec la mobilisation de toute une division composée de 1 570 soldats dont 1 000 parachutistes, 200 légionnaires, 100 commandos, 100 méharistes avec des Land-Rover, 11 avions de chasse et bombardiers et 6 hélicoptères. Cette offensive faisait suite à l'action héroïque perpétrée, le 15 octobre 1957, par 63 méharistes musulmans (algériens enrôlés dans l'armée française), stationnés dans la caserne de Hassi Saka, à 84 Km au nord-est de Timimoun. Ces derniers avaient alors assassiné leur chef de détachement et ses adjoints (2 sergents chef, 1 sergent, 2 caporaux et 3 soldats) avant de rejoindre les rangs de l'ALN avec une importante quantité d'armes et de munitions. Cette action a fait l'objet de plusieurs articles dans la presse française de l'époque, une copie du journal Le Figaro du 21/10/1957 relate cette opération sous le titre de « Huit méharistes européens assassinés au Sahara par les militaires musulmans qu'ils commandaient ». On retiendra les plus importantes de ces batailles de l'erg avec celle de Hassi Saka, de Hassi Tasselgha le 06/11/57, de Hassi Rhambou le 21/11/57 et puis, enfin, celle du 07/12/57 à Hassi Ali. 79 chouhada dont l'âge variait entre 16 et 45 ans sont tombés sur le champ d'honneur durant ces batailles. C'était dans la zone 8 de la wilaya 5, commandée alors par Hanni Ali et son adjoint Moul El Farâa.