Faute de moyens de transport desservant les lieux de détente durant la soirée, l'Algérois s'avère quelque peu casanier. Toutefois, à en croire les propos d'un universitaire, les sorties nocturnes demeurent un privilège des personnes possédant un véhicule. Ce moyen, doit-on le mentionner, leur permet d'atteindre les endroits fréquentés par des familles en quête de divertissements ou de fraîcheur nocturne. Le constat débute du côté de Bab El Oued. Des familles accompagnées de leurs progénitures battent le pavé, du boulevard Icosium jusqu'au prolongement de la rue Meriem Abdelaziz donnant sur le front de mer. En contrebas, la plage El Kettani attire des foules jusqu'à une heure avancée de la nuit. Des femmes des quartiers environnants, vêtues de hidjab ou de haïk, ainsi que des jeunes filles, atterrissent sur le sable des plages pour faire trempette ou pour discuter. Sur le front de mer, des boissons fraîches, des glaces ainsi que des amuse-gueule sont proposés aux promeneurs. Les enfants peuvent avoir accès aux jeux à condition que le papa accepte de débourser. « Présentement, El Kettani est un point où convergent des milliers de personnes pour goûter aux plaisirs d'une balade nocturne sur le boulevard. Certains jeunes n'hésitent pas à faire trempette à Padovani », a remarqué un jeune habitué des lieux. L'autre destination des familles est le parc d'attractions des Pins Maritimes, attenant aux locaux de la Safex. Connu par l'appellation Dream Parc, le manège, inauguré en 2003, relève d'une gestion familiale. « Pour assurer plus de sérénité, l'entrée est interdite aux jeunes non accompagnés. Ce parc est avant tout un espace où règne une ambiance familiale. Les visiteurs ne sont pas importunés et ne se sentent pas en insécurité. Ces paramètres constituent le noyau de notre politique de gestion », a affirmé O. Bazziz, le gérant de cette entreprise familiale. Concernant l'affluence, cet interlocuteur a précisé que le parc enregistre en moyenne 250 000 visiteurs par an. En été, les horaires d'ouverture sont fixés de 14 h à 1 h. « Ce parc de loisirs est très prisé par les familles. Pour preuve, on peut constater des arrivées même après 22h 30 », a noté un visiteur. Par rapport à l'année passée, Dream Parc s'est vu ajouté de nouveaux jeux. Au moment où les fêtards expriment leurs allégresses en lançant des cris de joie, ponctués parfois par des youyous, des ribambelles d'enfants, sous le regard attentif des parents, se dirigent vers d'autres aires de jeu. D'autres personnes par contre, préfèrent s'attabler en famille pour déguster un poulet cuit à la braise. « Certes, on ne peut pas se permettre souvent une telle dépense, mais parfois, on s'accorde à mettre le prix rien que pour passer des moments agréables », a avoué une mère de famille décidée de récompenser à sa manière sa fille qui vient de décrocher son baccalauréat. A Bordj El Kiffan, une ambiance tout à fait différente caractérise cet endroit appelé jadis Le Petit Paris. Certains habitants s'attablent dans une des multiples terrasses en savourant des coupes de glace. Sans se distinguer, ils se mêlent aux visiteurs et ressassent certains souvenirs. « Autrefois, notre localité était entourée d'exploitations agricoles. C'était très beau et il y faisait bon vivre. Actuellement, nous souffrons d'une urbanisation à outrance qui nous condamne à la réclusion. Mais cela ne nous empêche pas de faire appel à nos souvenirs pour nous consoler », a lâché un ancien habitant.