Les villes de l'ouest du pays ont tenu, hier, à témoigner de leur engagement au côté des citoyens de la région d'In Salah pour l'annulation du projet d'exploitation du gaz de schiste. Plusieurs dizaines de citoyens et de militants de partis politiques de l'opposition, regroupés au sein de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD), ont manifesté, hier au centre-ville de Sidi Bel Abbès, contre l'exploitation du gaz de schiste dans le Sud algérien. Ce rassemblement, organisé par solidarité avec les citoyens d'InSalah mobilisés contre l'exploitation du gaz de schiste, s'est tenu peu après 10h sur l'esplanade de la place du 1er Novembre (ex-Carnot), où un important dispositif de policiers en civil a été déployé dès les premières heures de la matinée. Pendant plus de trois quarts d'heure, les manifestants ont déployé des banderoles sur lesquelles était écrit : «La souveraineté nationale, une ligne rouge», «Non à l'exploitation du gaz de schiste», «Tous solidaires avec les citoyens d'In Salah». Les représentants locaux de partis de l'opposition ont ensuite pris la parole, pour dénoncer le recours à l'exploitation du gaz de schiste et l'atteinte à la souveraineté nationale, appelant à l'aide de mégaphones les habitants de Sidi Bel Abbès à se joindre au mouvement antischiste. Signalons que la manifestation d'hier est la première action de rue organisée depuis plusieurs années au chef-lieu de la wilaya de Sidi Bel Abbès par des partis de l'opposition. Hier sur la place centrale de Tlemcen, en face de la Grande Mosquée, les agents des services de sécurité en tenue et en civil, avaient devancé, tôt le matin, les manifestants contre le gaz de schiste, pour tenter de casser tout rassemblement. Scandant des slogans «Quelle honte, ils ont vendu le Sahara», «La dignité nationale est une ligne rouge», les membres du comité de wilaya de concertation des partis d'opposition (RCD, MSP, El Islah…) accompagnés des militants des droits de l'homme et des étudiants, une grande majorité du Sud algérien, étudiant à l'université Abou Bekr Belkaïd de Tlemcen, ont bravé les intimidations des services de sécurité et de quelques membres de l'UGTA pour «exiger du Président l'arrêt immédiat de l'exploration du gaz de schiste». Les protestataires étaient plus d'une centaine à avoir occupé la place, pendant une heure, pacifiquement, pour se joindre aux Algériens et dire «non au gaz de schiste». Curieusement, au même moment, des travailleurs avec l'aide de l'UGTA, sortis de leurs lieux de travail, avaient organisé une marche folklorique de leur siège jusqu'à la place des Martyrs… A Témouchent, de tous les partis ayant une implantation locale et opposés à l'exploitation du gaz de schiste, c'est le MSP qui s'est illustré par la diffusion d'un communiqué de presse à l'initiative de son bureau de wilaya. Ce dernier se prononce contre cette exploitation en raison du risque qu'elle entraine «tant pour ce qui est des finances publiques, de l'environnement, des eaux des nappes et de la population qui a exprimé son refus».