La couverture sanitaire au niveau des communes de Tizi Ntléta, Ait Bouadou, Agouni Gueghrane, Mechtras, Assi Youcef, Souk el Tenine et Maâtkas est insuffisante. Les malades n'ont d'autres solutions pour se soigner que de recourir à la médecine privée ou de prendre leur mal en patience pendant de nombreux mois. A Tizi Ntléta, le seul dispensaire disponible est sous équipé et ne fonctionne que de jour. Entre midi et 13 heures, il est fermé. Le directeur de l'école de Cheurfa qui a évacué un élève bléssé en tombant dans la cour au mois de février dernier, sera contraint de le conduire à la polyclinique des Ouadhias distantes de 5 kilomètres car le dispensaire est fermé entre midi et 13 heures. Du côté d'Ait Abdelmoumène, un village relevant de la même commune comptant 12000 habitants, un enseignant ayant évacué à deux reprises des élèves blessés en début du mois de mars courant, a été contraint de les conduire à la polyclinique de Souk el Tenine distantes de 5 kilomètres, car l'unité de soins est fermée pendant l'après-midi. Signalons que le dispensaire se contente de soins rudimentaires, même les vaccins pour les enfants ne sont pas assurés. A Ait El Hadj Ali, un village relevant de la même commune, aucune unité de soins n'est disponible. Le président du comité de village dira : «Notre hameau n'est pas doté d'une salle de soins. Nos malades se rendent au chef-lieu pour un simple pansement ou une injection. Nous avons frappé à toutes les portes, en vain. Pourtant, une assiette foncière existe». A Souk El Tenine, la polyclinique sise au chef-lieu est à moitié paralysée. Les travaux de réhabilitation engagés perdurent depuis plus d'une année. Plusieurs de ses services sont délocalisés au niveau du dispensaire de Maatkas. Mais là aussi, l'infrastructure ne fonctionne que de jour. Concernant les localités de Mechtras et d'Assi Youcef, les malades sont contraints de se rendre à l'hôpital de Boghni distant de plusieurs kilomètres. Le maire de Mechtras que nous avons questionné à ce sujet regrettera : «Nous avons entrepris des démarches pour obtenir l'inscription d'une polyclinique intercommunale, mais en vain, alors que nous disposons de foncier». Pour se soigner, les malades attendent plusieurs mois, voire des années comme c'est le cas de cette dame venue se faire opérer d'un goître à l'EPH de Boghni. «J'ai confié mon dossier à un infirmier. Il ne s'est pas manifesté pendant 3 ans. L'ex-directrice de l'EPH que j'ai interpellée au mois de septembre dernier, m'avait promis une prise en charge rapide, mais elle a été mutée. Depuis, j'attends mon rendez-vous qui ne vient pas. Il paraît que les soins dans les hôpitaux publics sont réservés aux personnes aisées», déplorera-t-elle.